Dans la lignée de Washington et de Londres, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a déclaré à la presse le 16 avril que le soutien antiaérien apporté par les puissances occidentales à Israël contre les drones et missiles iraniens ne pouvait être appliqué en Ukraine.
L’Ukraine ne peut pas bénéficier du même soutien actif à la défense de son espace aérien qu’Israël, a souligné le 16 avril auprès de la presse Josep Borrell. «Il y a des choses qui ne peuvent être comparées», a déclaré le chef de la diplomatie européenne.
Celui-ci était interrogé sur les déclarations de Volodymyr Zelensky, le 15 avril, lequel avait déploré la détérioration de la situation pour l’Ukraine dans le Donbass en raison du manque d’assistance militaire occidentale, ses troupes manquant cruellement de défense anti-aérienne, alors qu’elle avait «prouvé son efficacité au Moyen-Orient».
Dans la nuit du 13 au 14 avril, les forces américaines, britanniques et françaises ont participé à la destruction des drones et missiles lancés par l’Iran contre l’État hébreu. Si du côté français on reste vague, affirmant avoir agi à la demande de la Jordanie en abattant des aéronefs iraniens qui violaient l’espace aérien du Royaume, les États-Unis et la Grande-Bretagne ont quant à eux lancé leurs chasseurs dans le ciel du Proche-Orient afin d’intercepter drones et missiles iraniens.
«Une telle chose ne se produit pas en Ukraine. Il n’y a pas de bases aériennes du Royaume-Uni, des États-Unis et encore moins de Jordanie sur le territoire ukrainien ou sur un territoire survolé par les missiles russes», a développé le chef de la diplomatie européenne. «Et donc la même réponse ne peut pas être donnée», a-t-il conclu. Celui-ci a également souligné le fait qu’Israël détenait son propre système anti-aérien de pointe, le Dôme de fer, qui a pris «des années et des années» à être élaboré, et ce, «à un coût très élevé».
Pour Cameron, Kiev a davantage besoin de systèmes de défense aérienne
Le porte-parole de la Maison Blanche pour la sécurité nationale, John Kirby, a déjà clarifié auprès de la presse la position américaine dans les conflits israélien et ukrainien. Le président américain Joe Biden «a clairement indiqué», à propos de l’Ukraine, «que les États-Unis ne seraient pas impliqués dans ce conflit dans un rôle de combat», lors d’une conférence de presse le 15 avril, un journaliste l’ayant interrogé sur une possible transposition de la tactique employée par les Occidentaux contre les aéronefs iraniens.
«Mettre les forces de l’OTAN directement en conflit avec les forces russes – je pense que ce serait une escalade dangereuse», avait pour sa part déclaré le même jour le chef de la diplomatie britannique David Cameron, invité dans le studio de la LBC. Celui-ci avait notamment estimé que Kiev avait plutôt besoin de systèmes de défense aérienne.
Aucune aide militaire occidentale ne modifiera le cours du conflit selon Moscou
Moscou, de son côté, affirme qu’aucune aide militaire occidentale ne modifiera le cours du conflit.
Le président Zelensky a confirmé les propos du commandant en chef des troupes ukrainiennes, Oleksandre Syrsky, qui a concédé le 13 avril que la situation s’était «considérablement détériorée ces derniers jours». Le général ukrainien a rapporté une «intensification significative» de l’offensive de l’armée russe «après l’élection présidentielle» de la mi-mars.
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