La coalition des droites italiennes, menée par le parti conservateur Fratelli d'Italia, a publié un programme de gouvernement en vue des élections de septembre 2022. Bien qu'eurosceptique, il garantit les engagements de la péninsule envers l'UE.
La coalition des partis de centre-droit et de droite – appelée en Italie «coalizione di centro-destra» –, donnée favorie pour les élections législatives de septembre, a publié le 11 août un plan de gouvernement, promettant des baisses d’impôts, la «défense de la patrie», une réforme de l’UE et le soutien de Rome à l’OTAN et l’Ukraine. Le programme en quinze points, intitulé «Pour l’Italie», est «centré sur l’intérêt national et la patrie, la croissance économique et la défense du pouvoir d’achat des familles», ont déclaré les dirigeants des partis dans un communiqué commun.
Selon les sondages, le parti conservateur Fratelli d’Italia (FdI) de Giorgia Meloni est bien placé pour diriger la troisième économie de la zone euro après les législatives du 25 septembre, dans le cadre de la coalition de centre-droit comptant Forza Italia de l’ancien président du Conseil italien Silvio Berlusconi, et la Lega de Matteo Salvini.
Les partis promettent une «adhésion totale au processus d’intégration européenne», mais souhaitent une union «plus politique et moins bureaucratique» et appellent à une «révision» des règles de l’UE en matière de dépenses publiques et de gouvernance économique. Ils évoquent également la possibilité de modifier le plan de réforme déjà convenu avec l’Union européenne en échange de près de 200 milliards d’euros de fonds post-pandémie, en fonction de «l’évolution des conditions, des besoins et des priorités».
Giorgia Meloni est même allée jusqu’à diffuser une vidéo se voulant rassurante vis-à-vis des médias européens et italiens en particulier, fustigeant le portrait d’elle dressé «par une certaine presse d’inspiration de gauche qui décrit Fratelli d’Italia comme un péril pour la démocratie, la stabilité italienne, européenne et internationale» Enregistrée en français, anglais et espagnol, la présidente de FdI se défend de tout risque de «tournant autoritaire […] et autres absurdités». Elle explique également que l’inaction du gouvernement de Mario Draghi pour obtenir des fonds d’aides européen n’est pas le fait de FdI, mais bien de la majorité «hétérogène et querelleuse» du gouvernement d’union nationale.
Certa stampa estera ispirata dalla sinistra descrive FDI come un pericolo per la democrazia e la stabilità italiana, europea e internazionale. Ho deciso di rispondere con un video in francese, inglese e spagnolo (sul tedesco non mi avventuro 😂) su chi siamo e cosa vogliamo fare. pic.twitter.com/4U6u3PJ8rv
— Giorgia Meloni 🇮🇹 ن (@GiorgiaMeloni) August 11, 2022
Le programme de Giorgia Meloni en particulier appelle à la défense et à la promotion «des racines culturelles classiques et judéo-chrétiennes de l’Europe et de son identité». Elle promet également d’arrêter les migrants qui arrivent par dizaines de milliers chaque année sur les côtes italiennes dans des bateaux en provenance d’Afrique du Nord, en proposant des centres de traitement des demandes d’asile en dehors de l’UE.
Enfin, les partis de la coalition promettent de réduire et de simplifier les impôts, ainsi que des mesures visant à remédier à la baisse du taux de natalité en Italie, notamment à l’aide d’une protection de l’emploi pour les jeunes mères. D’autres promesses portent sur la réforme judiciaire, notamment celle de «mettre fin aux procès médiatiques», une préoccupation de longue date de Silvio Berlusconi, qui a fait l’objet de procédures judiciaires tout au long de sa carrière.
Vers un retour de Berlusconi au Parlement italien ?