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«J’assume totalement» : face aux critiques de la Pologne, Macron défend le dialogue avec la Russie

Le président français a réagi aux attaques du Premier ministre polonais qui lui a reproché de ne rien avoir obtenu en négociant avec des interlocuteurs russes qualifiés de «criminels». Des propos «scandaleux» et «infondés», selon Emmanuel Macron.

Dans un entretien donné sur TF1 le 6 avril, Emmanuel Macron a vertement réagi aux propos tenus en début de semaine par le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki. «Monsieur le président Macron, combien de fois avez-vous négocié avec Poutine, qu’avez-vous obtenu ? On ne débat pas, on ne négocie pas avec les criminels», l’avait-il interpellé, n’hésitant pas à ajouter : «Personne n’a négocié avec Hitler. Est-ce que vous négocieriez avec Hitler, avec Staline, avec Pol Pot ?» 

«Ces propos sont à la fois infondés et scandaleux, mais ils ne m’étonnent pas», a réagi le président français, qualifiant le parti «Droit et justice», auquel appartient Mateusz Morawiecki, de formation «d’extrême droite» qui «s’immisce dans la campagne politique française» après avoir plusieurs fois reçu et manifesté son soutien à la candidate du Rassemblement National, Marine Le Pen, possible rivale d’Emmanuel Macron au second tour.

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«J’assume totalement d’avoir constamment, au nom de la France, parlé au président de la Russie pour éviter la guerre et construire une nouvelle architecture de paix en Europe», a plaidé Emmanuel Macron, qui s’est entretenu avec le président russe à de très nombreuses reprises avant le début de l’offensive russe en Ukraine le 24 février, puis après le déclenchement de celle-ci. Un dialogue mené dès le début du mandat, de manière lucide selon lui : «Je n’ai jamais été naïf […], je n’ai jamais été complice, contrairement à d’autres», a affirmé Emmanuel Macron, visant là encore Marine Le Pen, qui avait par le passé dénoncé l’escalade des tensions avec la Russie.    

«J’ai toujours œuvré pour parler avec la Russie», a ajouté le président sortant, mettant en avant l’intérêt de maintenir un dialogue avec son homologue russe «pour obtenir cessez-le feu, trêve humanitaire, comme d’ailleurs le chancelier [Olaf] Scholz en Allemagne […] ou d’autres chefs d’Etat et de gouvernement en Europe». «Je pense que c’est mon devoir», a-t-il conclu.

Dans une interview donnée à LCI le 7 avril, le porte-parole du Kremlin, Dimitri Peskov, a salué l’énergie déployée par le président français pour maintenir le «dialogue permanent» avec la Russie et faciliter les discussions avec l’Ukraine. «La France a joué un rôle très à part, les efforts du président Macron sont très appréciés», a-t-il déclaré, notant que l’Hexagone était «un cas exceptionnel» parmi les autres pays.




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