Le leader de LFI a laissé entendre qu'il ne se présenterait pas une quatrième fois à l'élection présidentielle, préférant désormais se consacrer au «travail intellectuel». Il a prévenu qu'il s'opposerait à toute «guerre civile» au sein du mouvement.
«Je souhaite être remplacé» dans la perspective de l’élection présidentielle de 2027, a annoncé Jean-Luc Mélenchon dans un entretien au média en ligne Reporterre mis en ligne le 6 septembre, assurant que sa tâche consistait désormais à se focaliser sur le «travail intellectuel».
Je n’aspire pas à renouveler sans cesse le même rôle
«Je voudrais qu’on arrête de me bassiner avec ça. Je ne suis pas candidat à la candidature permanente. Je l’ai fait déjà trois fois, parce que la nécessité commandait», s’est agacé l’insoumis lorsqu’il a été interrogé sur ses intentions pour la prochaine présidentielle.
«Nous sommes tous mortels […] et à partir d’un certain âge, la probabilité augmente», a-t-il lancé, insistant sur le fait qu’il «n’aspire pas à renouveler sans cesse le même rôle», évoquant une forme de lassitude à «marcher devant». «Je souhaite, parce que la nouvelle génération rend ça possible, des dirigeants qui sont capables d’incarner un rôle pareil», a développé le leader de la France insoumise (LFI). Après trois campagnes présidentielles (2012, 2017 et 2022), Jean-Luc Mélenchon a fait part de son désir de se consacrer aux idées.
«J’ai formulé pour la première fois une théorie d’ensemble qui nous permet la synthèse entre l’écologie politique, l’héritage du socialisme historique, le républicanisme, et ça s’appelle la théorie de l’ère du peuple et de la révolution citoyenne. Ma tâche est de terminer ce travail intellectuel», a ainsi précisé l’ancien député des Bouches-du-Rhône. «C’est le travail intellectuel que j’aime et qui me maintient en forme», a-t-il insisté, annonçant son intention de se consacrer à l’Institut La Boétie, le cercle de réflexion qu’il a créé en septembre 2020.
Le chef de LFI entend prévenir une guerre de succession
Concernant sa succession, Jean-Luc Mélenchon a mis en garde : «Le premier qui déclenche une guerre civile [au sein du mouvement], il aura affaire à moi», a-t-il prévenu. «Il y a toujours des bonnes raisons pour déclencher des guerres […] mais voilà ma consigne : faites-vous aimer. Celui ou celle qui sera le plus aimé du grand nombre, vous verrez que cela vous paraîtra naturel de dire : “Allez, vas-y !”», a-t-il expliqué. «Craignez plutôt le trop plein que le trop vide», a-t-il encore ajouté à propos des futures candidatures à l’élection présidentielle, sans exprimer de préférence pour l’une des personnalités de LFI.
Agé de 71 ans, Jean-Luc Mélenchon a terminé troisième de la présidentielle (22%) au printemps 2022, avant d’unir la gauche derrière LFI aux législatives au sein de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes). Clémentine Autain, députée de Seine-Saint-Denis, a lancé récemment un appel à refondre le fonctionnement du mouvement, tandis que le député de la Somme François Ruffin a initié un débat sur la stratégie électorale de LFI − et de la gauche en général −, estimant qu’elle n’était pas actuellement en mesure de reconquérir «l’électorat populaire de la France des gilets jaunes, des Frances périphériques».
Clémentine Autain prône une refonte du fonctionnement de La France insoumise