L’ancien secrétaire d’Etat doit être présenté à un juge d'instruction ce 29 mars. Il est visé par une plainte pour harcèlement et agressions sexuelles déposée par une ex-collaboratrice. Il a déjà été condamné pour des faits similaires.
L’ex-secrétaire d’Etat écologiste Jean-Vincent Placé, en garde à vue depuis le 28 mars après la plainte en novembre d’une ancienne collaboratrice qui l’accuse d’agressions sexuelles et de harcèlement sexuel, doit être présenté ce 29 mars à un juge d’instruction, a appris l’AFP de source judiciaire.
Le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire «des chefs d’agression sexuelle et harcèlement sexuel par personne abusant de l’autorité conférée par sa fonction» ainsi que pour «agression sexuelle», a précisé cette source.
L’ex-élu avait été placé en garde à vue dans les locaux de Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP), dans le cadre d’une enquête ouverte par le parquet, après la plainte d’une ex-collaboratrice qui l’avait suivi du Sénat au secrétariat d’Etat à la Réforme et à la Simplification.
Il sera présenté en fin de journée à un juge d’instruction qui doit décider de son éventuelle mise en examen.
Son ex-collaboratrice avait déposé plainte en novembre 2021, accusant Jean-Vincent Placé de faits de harcèlement sexuel entre 2012 et 2016. La plaignante, ainsi que d’anciens collaborateurs d’élus écologistes, ont depuis été entendus par les enquêteurs, selon des sources proches du dossier.
La collaboratrice l’accusait notamment de lui avoir «touché les fesses», en août 2015 à Lille, en marge du rassemblement estival d’Europe Ecologie les Verts (EELV). La seconde agression se serait produite mi-mai 2016 à Séoul, lors d’un déplacement officiel de Jean-Vincent Placé : dans une voiture, l’ex-secrétaire d’Etat de François Hollande aurait «touché délibérément la poitrine» de sa collègue.
Contacté à l’époque de l’ouverture de l’enquête, Jean-Vincent Placé avait dit ne pas souhaiter «à ce stade faire un quelconque commentaire». «Je répondrai, bien entendu, à toutes les questions qui viendraient à m’être posées par les enquêteurs», avait-il ajouté.
Ce n’est pas la première fois que Jean-Vincent Placé a maille à partir avec la justice. En septembre 2018, l’ancien sénateur de l’Essonne avait importuné et poussé une femme, avant d’insulter des policiers. Le parquet de Paris l’avait condamné à trois mois de prison avec sursis et 1 000 euros d’amende pour «violences et outrages». Dans son verdict, le parquet avait fustigé l’arrogance et «le mépris» de l’ancien secrétaire d’Etat.
Trois ans plus tard, en mars 2021, Jean-Vincent Placé a été condamné à une amende pour harcèlement sexuel sur une gendarme chargée de sa sécurité. En septembre 2018, il avait été condamné à trois mois de prison avec sursis et 1 000 euros d’amende pour violences et outrages lors d’une soirée, où il avait reconnu avoir été «extrêmement insistant» et «déplacé» avec une cliente.
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