Alors que le Royaume-Uni envisage de déplacer son ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem, les chefs des Eglises de la Ville sainte ont fait part de leur «graves préoccupations» et fustigé dans la foulée l'annexion par Israël de Jérusalem-Est.
Les Eglises de Jérusalem ont fait part le 10 octobre de leurs «graves préoccupations» face à l’intention affichée du Royaume-Uni de transférer son ambassade auprès d’Israël de Tel-Aviv vers la Ville sainte disputée, comme l’ont fait les Etats-Unis.
Le Premier ministre britannique Liz Truss avait indiqué le mois dernier à son homologue israélien Yaïr Lapid son intention de «revoir l’emplacement actuel de l’ambassade du Royaume-Uni en Israël», une déclaration saluée par Israël et fustigée par les Palestiniens.
Une telle décision emboîterait le pas au transfert controversé de l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem en 2018, décrété par l’ex-président américain Donald Trump, une mesure d’ailleurs maintenue par son successeur Joe Biden. Les chefs des Eglises de Jérusalem ont fait part de leur «graves préoccupations» à voir la Grande-Bretagne suivre les Etats-Unis, selon un communiqué conjoint.
Le statu quo religieux à Jérusalem est essentiel pour préserver l’harmonie dans la Ville sainte et de bonnes relations entre les communautés religieuses à travers le monde
Jugeant «inacceptable» l’occupation et l’annexion par Israël de Jérusalem-Est, secteur dont les Palestiniens aspirent à faire la capitale de leur futur Etat, les Eglises ont appelé le Royaume-Uni à «redoubler ses efforts diplomatiques» pour mettre un terme au conflit israélo-palestinien, plutôt qu’à transférer leur ambassade.
Pour l’ONU, le statut de Jérusalem doit faire l’objet d’un accord entre Israéliens et Palestiniens et, en attendant, les pays ne doivent pas y établir leur représentation diplomatique auprès d’Israël.
«Le statu quo religieux à Jérusalem est essentiel pour préserver l’harmonie dans la Ville sainte et de bonnes relations entre les communautés religieuses à travers le monde», ont plaidé les Eglises.
Ce probable changement d’ambassade survient dans un contexte déjà électrique entre l’Etat hébreu et la communauté chrétienne en Terre Sainte. «Notre présence à Jérusalem est menacée» alarmait en janvier le patriarche grec-orthodoxe de Jérusalem Theophilos III en pointant «des groupes israéliens». La Vieille ville de Jérusalem, située dans sa partie orientale, abrite à la fois des lieux saints du christianisme, du judaïsme et de l’islam.
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