Le député insoumis Adrien Quattenens s’est prononcé ce 7 février en faveur d’une participation sous bannière neutre pour les athlètes israéliens au Jeux olympiques de Paris. Il soutient ainsi une proposition déjà émise la veille par son collègue Aymeric Caron.
«Je pense que ce serait une bonne idée» : interrogé sur l’opportunité d’une sanction frappant les athlètes israéliens pour les actions de leur gouvernement à Gaza, le député du Nord Adrien Quatennens a répondu par l’affirmative dans l’émission Télématin sur France 2, ce 7 février.
«Les mots qui ont été utilisés à l’égard de La France insoumise souvent sont odieux et dangereux», a-t-il encore déclaré. Avant d’ajouter : «L’antisémitisme n’est pas dans les moyens d’un Insoumis.» Des précautions qui visent à contrer les accusations qui ont pu avoir cours contre LFI, notamment sur son positionnement vis-à-vis du Hamas.
Les propos du député ont suscité quelques réactions d’hostilité sur les réseaux sociaux. C’est notamment le cas du sénateur socialiste Patrick Kanner, qui estime que «la ligne rouge de l’indignité est une nouvelle fois franchie».
Alors que notre pays s'apprête à rendre hommage à nos compatriotes franco-israéliens lâchement assassinés par le Hamas le 7 octobre, M. Quatennens suggère que les athlètes israéliens renient leur nationalité
La ligne rouge de l’indignité est une nouvelle fois franchie. #7octobrehttps://t.co/JJOdMPtyup
— Patrick Kanner (@PatrickKanner) February 7, 2024
Un bilan supérieur à Gaza qu’en Ukraine, selon Aymeric Caron
La proposition de faire concourir les athlètes israéliens sous bannière neutre a initialement été émise par le député Aymeric Caron. Le 6 février, le député de Paris affirmait sur les ondes de France Info qu’il souhaitait «que les athlètes israéliens participent aux JO sous bannière neutre». Et d’ajouter que «le CIO devrait leur appliquer le même traitement que les athlètes russes ou biélorusses».
«Les comparaisons ont toujours leurs limites», a toutefois nuancé l’élu, avant de rappeler que le bilan était «largement supérieur aujourd’hui à Gaza par rapport à ce qu’il est en Ukraine». Le député insoumis a conclu son propos en dénonçant le «deux poids, deux mesures» et en regrettant «qu’on applique des sanctions contre un pays et pas contre un autre».
Aymeric Caron avait déjà proposé une telle sanction dans une tribune publiée sur le site Le club de Mediapart le 13 janvier. Un texte dans lequel il estimait que «sanctionner un sportif en raison de la politique menée par le gouvernement du pays dont il est citoyen» n’était pas un «principe satisfaisant». Avant d’ajouter : «Pourtant à l’occasion d’une compétition internationale […] chaque participant, qu’il le veuille ou non, représente plus que lui-même.»
Et l’élu d’invoquer les précédents dans l’histoire, notamment l’Afrique du Sud qui fut exclue entre 1962 et 1992 pour sa politique d’apartheid. Le texte interrogeait enfin sur l’opportunité d’accueillir «des sportifs qui porteront le drapeau du pays qui se livre en ce moment-même à ces crimes sidérants».
Non aux châtiments collectifs
Non à la discrimination contre les athlètes, qu’ils soient israéliens ou russes https://t.co/Bzm4Aytny1
— Aude Lancelin (@alancelin) February 6, 2024
Lancelin s’oppose à toute «discrimination contre les athlètes, qu’ils soient israéliens ou russes »
Cette proposition de faire concourir les athlètes israéliens sous bannière neutre n’a pas suscité un large soutien, même au sein de La France insoumise. La journaliste Aude Lancelin, ancienne directrice du Média, a de son côté fustigé cette position : «Non aux châtiments collectifs. Non à la discrimination contre les athlètes, qu’ils soient israéliens ou russes.»
JO de Paris : le CIO admet les athlètes russes sous bannière neutre, Moscou dénonce une discrimination