Soupçonné d’avoir participé à un «réseau d'espionnage», comprenant 13 autres citoyens russes, un joueur professionnel de hockey sur glace a été placé en détention en Pologne. Moscou exige une «explication immédiate et complète».
«Nous exprimons notre vive protestation envers Varsovie. Nous exigeons qu’une explication immédiate et complète soit fournie à la Russie», a déclaré ce 30 juin la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova, citée par l’agence de presse TASS.
Cette déclaration faisait suite à l’arrestation de 14 citoyens russes en Pologne, accusés d’être membres d’un «réseau d’espionnage». «Les suspects, identifiés comme des étrangers venant de l’autre côté de la frontière orientale, ont mené des activités de renseignement et de propagande contre la Pologne», a déclaré dans un communiqué le bureau du ministre de la Justice et procureur général de Pologne Zbigniew Zebro.
L’un des interpelés est un hockeyeur professionnel, évoluant en première division polonaise. Ce 30 juin l’Associated Press a annoncé que le sportif russe a été arrêté le 11 juin dans la voïvodie de Silésie, au sud de la Pologne. La chaîne russe Match TV a quant à elle dévoilé son identité ; il s’agirait de Maxime Sergueïev, un joueur de vingt ans installé dans le pays depuis octobre 2021 et jouant pour le club Zagłębie.
Jusqu’à dix ans de prison encourus
Les services de renseignement polonais soupçonnent ces ressortissants russes d’avoir collecté des informations sur des infrastructures critiques pour le compte de services de renseignement étrangers. Ils sont accusés d’avoir effectué de «la surveillance des itinéraires ferroviaires» et de répandre de «la propagande contre l’Otan, la Pologne et la politique du gouvernement polonais». Les accusés encourent une peine pouvant aller jusqu’à dix ans de prison.
La porte-parole de la diplomatie russe a assuré que l’ambassade de Russie à Varsovie enquêtait sur les circonstances de l’incident et que le hockeyeur recevrait toute l’assistance nécessaire. Selon l’agence Interfax, le porte-parole du Kremlin, commentant cette situation, a regretté pour sa part «le travail très, très difficile» de la mission diplomatique russe à Varsovie «en raison de la position russophobe» des autorités polonaises.
Dans le contexte du conflit en Ukraine, les relations entre la Russie et la Pologne – alliée fidèle de Kiev – sont particulièrement tendues. Fin mai, le président polonais a donné son feu vert à la création d’une commission d’enquête sur «l’influence russe en Pologne», une entité qui a été qualifiée d’«anticonstitutionnelle» et de «stalinienne» par l’opposition.
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