Les opérations d’évacuation des civils de la région de Kherson, vers le sud de la Russie, seraient «terminées» d’après le gouverneur de Crimée. En une semaine, plusieurs dizaines de milliers de civils ont ainsi été éloignés du front.
«Le passage est vide ! Nous avons terminé les travaux d’organisation de la traversée des habitants vers la rive gauche du Dniepr et les régions sûres de la Russie» a annoncé le 27 octobre au soir Sergueï Aksionov, gouverneur de la République de Crimée, sur sa chaîne Telegram. Le dirigeant relate avoir pu visiter Kherson, le port ainsi que le passage sur le Dniepr, aux côtés du premier chef adjoint de l’administration présidentielle, Sergueï Kirienko.
«Je suis heureux que tout le monde ait pu quitter rapidement et en toute sécurité la zone bombardée par les forces armées ukrainiennes» ajoute-t-il. «En outre, avec Sergueï Vladilenovitch [Kirienko], nous avons pris connaissance du travail de la centrale nucléaire de Zaporojié, rencontré le personnel et évalué la situation générale dans la zone de la centrale», poursuit-il.
L’évacuation des civils de la rive droite du Dniepr, en proie aux bombardements des forces ukrainiennes, a débuté le 19 octobre. Le jour même, le président russe Vladimir Poutine avait décrété la loi martiale dans les régions de Kherson, Lougansk, Donetsk et Zaporojié, que l’Ukraine considère siennes, estimant que les «menaces qui pèsent sur les populations» étaient «sérieuses du fait de la proximité des combats».
70 000 civils évacués en une semaine
La veille, reconnaissant une situation «tendue» sur le terrain militaire, le général Sergueï Sourovikine, en charge des opérations en Ukraine, avait annoncé à la chaîne de télévision publique Rossia-24 que l’armée russe allait «assurer avant tout l’évacuation sécurisée de la population». Dans la foulée Kiev avait accusé Moscou de préparer la «déportation massive de la population ukrainienne» afin de «modifier la composition ethnique des territoires occupés».
Au premier jour de l’évacuation, Vladimir Saldo, chef de l’administration de la région de Kherson, avait estimé entre 50 000 et 60 000 le nombre de personnes devant être évacuées vers l’autre rive du fleuve. Des opérations qui, selon cet ancien maire de la ville de Kherson, s’étaleraient sur six jours à raison de 10 000 départs quotidiens. Ils seraient finalement 70 000 à avoir effectué la traversée, d’après les déclarations de Vladimir Saldo faites le 26 octobre sur la chaine de télévision Criméenne Krym 24.
La Crimée, rattachée à la Russie en 2014 après un référendum basé sur le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, et jugé «illégal» par Kiev et ses alliés occidentaux, est en première ligne de l’intervention russe en Ukraine depuis fin février. Le pont de Crimée reliant la péninsule au reste de la Fédération de Russie a été endommagé le 8 octobre par l’explosion d’un camion piégé, un attentat qui a été qualifié par Vladimir Poutine d’«acte terroriste» et imputé par les services de sécurité russes (FSB) aux services secrets ukrainiens, tandis que Kiev a nié son implication.
Les autorités russes annoncent l’évacuation de milliers de civils à Kherson