Protestant contre une «propagande anti-Turquie» en France, depuis le meurtre de trois Kurdes à Paris, Ankara a convoqué l'ambassadeur français Hervé Magro ce 26 décembre. Erdogan avait été la cible des manifestants kurdes après la fusillade.
L’ambassadeur de France en Turquie Hervé Magro a été convoqué ce 26 décembre par le gouvernement turc, Ankara protestant contre ce qu’elle perçoit comme une «propagande anti-Turquie» en France, depuis le meurtre de trois Kurdes à Paris, selon une source diplomatique turque.
«Nous avons exprimé notre mécontentement face à la propagande lancée par les cercles du PKK [Parti des travailleurs du Kurdistan] contre notre pays, le gouvernement français et certains politiciens étant utilisés comme des instruments de propagande», a critiqué cette source.
Ankara reproche notamment à Paris d’avoir laissé des partisans du PKK manifester dans les rues de Paris, certaines de leurs pancartes évoquant des liens entre la Turquie et le meurtrier français. «C’est le PKK en France», avait déclaré Ibrahim Kalin, un conseiller spécial du président turc Recep Tayyip Erdogan sur Twitter accompagné de photos de destructions.
«La même organisation terroriste que vous soutenez en Syrie», avait ajouté le conseiller. «Le même PKK qui a tué des milliers de Turcs, de Kurdes et des forces de sécurité au cours des 40 dernières années. Maintenant, ils brûlent les rues de Paris. Allez-vous toujours garder le silence ?», avait-il poursuivi.
Jean-Luc Mélenchon a lui aussi évoqué la Turquie dans un billet de blog sans pour autant accuser formellement le pays, et plaidé pour l’ouverture d’une enquête antiterroriste. Les premiers éléments rendus publics de l’affaire laissent penser à un motif haineux et raciste. Aucun lien entre le tueur présumé et la Turquie n’a été évoqué.
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