Deuxième budget militaire mondial loin derrière les Etats-Unis, la Chine poursuit l'augmentation progressive de son budget de la Défense, dans un contexte de tensions. Une matérialisation de sa volonté de peser davantage sur la scène internationale ?
La Chine a annoncé le 5 mars un budget de la Défense 2023 en hausse, dans un contexte de tensions avec les Etats-Unis et de crises internationales. L’augmentation, la plus forte depuis 2019, sera de 7,2%, une légère accélération par rapport à l’an passé (+7,1%), selon un rapport du ministère des Finances publié lors de la session annuelle du Parlement. L’augmentation du budget chinois de la Défense reste toutefois en dessous des 10% pour la huitième année consécutive.
Un budget largement inférieur à celui des Etats-Unis
La Chine va dépenser 1 553,7 milliards de yuans (225 milliards de dollars) pour sa défense. Elle est le deuxième budget militaire mondial, loin derrière celui des Etats-Unis – environ trois fois supérieur. En outre, ses dépenses militaires tournent en dessous de 2% de son PIB, face à environ 3% pour Washington.
Selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), les Etats-Unis sont le pays ayant les dépenses militaires les plus élevées, avec 801 milliards de dollars en 2021, selon les derniers chiffres disponibles. Suivent dans l’ordre la Chine, l’Inde, le Royaume-Uni, la Russie et la France.
Vers davantage de présence internationale ?
Le quotidien chinois Global Times, citant des experts, souligne que le budget annoncé «marque une augmentation raisonnable et restreinte [des dépenses de Défense] en pleine frénésie dépensière militaire dans de nombreux autres pays du monde, au regard des tensions sécuritaires mondiales».
Selon cette même source, l’enjeu de modernisation de la Défense mis en avant par les autorités chinoises, s’avère d’autant plus important en raison de la «détérioration de la situation sécuritaire mondiale l’an passé, avec notamment le conflit Russie-Ukraine, et la visite provocante de Nancy Pelosi, alors présidente de la Chambre des représentants des États-Unis sur l’île de Taïwan, qui a mené à une série d’exercices militaires de grande ampleur sans précédent autour de l’île.»
Le Global Times note encore que les Etats-Unis et leurs alliés régionaux, en particulier le Japon (qui se livre à un réarmement sans précédent depuis la Seconde guerre mondiale), se sont distingués par des provocations pouvant déboucher sur de potentiels conflits militaires avec la Chine.
Les tensions restent en effet vives entre les deux pays, comme l’a par exemple récemment démontré l’escalade diplomatique autour du ballon chinois abattu aux Etats-Unis.
Face à ce que Pékin présente comme de «fortes turbulences» internationales, la diplomatie chinoise s’est récemment dite favorable à une intensification de la coopération avec la Russie afin «de défendre les intérêts de l’un et de l’autre en respect du droit international et du rôle central de l’Organisation des Nations unies».
Pékin, qui ne s’est pas aligné sur la politique de sanctions antirusses mise en œuvre par les pays occidentaux, tente également d’accroître son rôle sur la scène internationale, comme le montre son plan de paix proposé pour mettre un terme à la guerre en Ukraine.
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