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La Chine propose un accord de libre-échange et de sécurité aux pays du Pacifique Sud

Le chef de la diplomatie chinoise prépare une tournée dans des pays du Pacifique sud pour y conclure un accord de libre échange qui prévoit une plus grande coopération économique et sécuritaire.

La Chine a lancé une vaste initiative, prenant la forme d’un projet d’accord et d’un plan de mise en œuvre sur cinq ans visant à renforcer les relations commerciales et la coopération en matière de sécurité entre la Chine et les Etats du Pacifique Sud, selon des documents obtenus le 25 mai par l’AFP.

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Ces documents feront l’objet de discussions à l’occasion d’une visite du ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi dans plusieurs pays de la zone à partir du 26 mai. 

Dans le cadre de cette initiative, 10 Etats insulaires de la région se verraient proposer par la Chine des millions de dollars d’assistance, la perspective d’un accord de libre-échange ainsi que la possibilité d’accéder au vaste marché chinois avec ses 1,4 milliard d’habitants.

En retour, la Chine se chargerait de former les forces de police et s’impliquerait dans la cybersécurité. Elle pourrait par ailleurs réaliser des opérations sensibles de cartographie marine et obtiendrait un meilleur accès aux ressources naturelles locales, selon l’AFP.

L’adoption de cette «vision commune de développement», nom donné au projet d’accord, pourrait avoir lieu le 30 mai à l’occasion d’une rencontre entre Wang Yi et les ministres des Affaires étrangères de la région, devant se tenir aux îles Fidji.

Le Pacifique, nouveau point chaud 

Le Pacifique Sud est devenu ces derniers mois un théâtre de forte rivalité entre la Chine et les Etats-Unis, première puissance de la région depuis des décennies.

Le plan de coopération, s’il était accepté, pourrait représenter un tournant majeur pour la Chine, facilitant notamment un certain nombre d’opérations de police ou militaires.

En outre, les vols entre la Chine et les îles du Pacifique seraient multipliés, Pékin nommerait un émissaire régional, assurerait la formation des jeunes diplomates du Pacifique et fournirait 2 500 «bourses» gouvernementales.

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Mais certaines capitales ont déjà commencé à tirer la sonnette d’alarme concernant ce projet.

Dans une lettre véhémente adressée à ses collègues du Pacifique Sud, le président des États fédérés de Micronésie, David Panuelo, a mis en garde contre un accord «attrayant» à première vue, mais susceptible de donner à la Chine les moyens «d’acquérir accès et contrôle sur notre région». Qualifiant les propositions de «non sincères», David Panuelo y estime qu’elles «garantiraient une influence chinoise au sein du gouvernement», un «contrôle économique» chinois sur certaines industries clé ainsi qu’une «surveillance de masse» des appels téléphoniques et messages électroniques locaux.

Le dirigeant y voit une «tentative de faire bouger ceux d’entre nous qui ont des relations diplomatiques avec la Chine très près de l’orbite de Pékin». «En dépit du fait que la Chine nous offre dès à présent une aide économique attrayante […], notre bien-être, notre sécurité, notre paix et notre harmonie dans le Pacifique, ainsi que nos valeurs, nos principes et notre souveraineté, sont des trésors d’une plus grande valeur que n’importe quelle quantité d’argent et d’or. La géopolitique comme celle-ci est le genre de jeu où le seul coup gagnant est de ne pas jouer», a encore mis en garde David Panuelo.

De fait, la Micronésie – fédération qui réunit quatre pays formés de plus de 600 petites îles et atolls sur la ligne de l’Équateur – bénéficie depuis les années 1980 d’un statut de libre-association avec les États-Unis, qui lui garantissent une coopération dans le domaine du développement ainsi qu’une protection militaire. 

Mais d’autres pays de la région pourraient en revanche être tentés par les possibles retombées positives du projet d’accord avec la Chine. Les îles Salomon et Pékin ont ainsi annoncé fin avril la signature d’un pacte de sécurité aux contours flous qui a ravivé les craintes des États-Unis, mais aussi de l’Australie face aux potentielles ambitions militaires chinoises dans le Pacifique. Canberra et Washington craignent qu’il permette à Pékin d’installer une présence militaire dans l’archipel, situé à 2 000 kilomètres de l’Australie.




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