Alors que l'influente sœur du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a fait part de sa volonté de construire «un nouvel avenir» avec le Japon, Tokyo a toutefois accueilli avec méfiance la proposition nord-coréenne. Kim Yo-jong a également fait allusion à une éventuelle future invitation à Pyongyang du Premier ministre nippon.
Le Japon a accueilli ce 16 février avec méfiance une proposition de Kim Yo-jong, l’influente sœur du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, d’améliorer les relations entre Tokyo et Pyongyang, actuellement dans l’impasse.
Le porte-parole du gouvernement japonais Yoshimasa Hayashi a déclaré devant la presse que Tokyo «était attentif» aux propos de Kim Yo-jong. La veille, celle-ci avait déclaré que son pays serait disposé à améliorer ses relations avec le Japon, faisant même allusion à une éventuelle future invitation à Pyongyang de son Premier ministre.
Ces commentaires de Kim Yo-jong interviennent après que le chef du gouvernement japonais Fumio Kishida a déclaré la semaine dernière qu’il ressentait un «fort besoin» de modifier l’état des relations actuelles entre Tokyo et la Corée du Nord.
«Je pense qu’il n’y aurait aucune raison de ne pas considérer comme positif son récent discours, s’il est motivé par sa véritable intention de se libérer avec courage des entraves du passé», a-t-elle estimé dans un communiqué diffusé par l’agence de presse officielle nord-coréenne KCNA.
«Il n’y aura aucune raison pour que les deux pays ne se rapprochent pas», estime Kim Yo-jong
Pour Kim Yo-jong, la Corée du Nord et le Japon «peuvent ouvrir “un nouvel avenir” ensemble» en fonction des actions qu’entreprendra ce dernier, notamment s’il parvient à tourner la page sur le problème de longue date de l’enlèvement de citoyens japonais par les Nord-Coréens dans les années 1970 et 1980.
«Il n’y aura aucune raison pour que les deux pays ne se rapprochent pas et le jour de la visite du Premier ministre à Pyongyang pourrait arriver», a-t-elle ajouté.
Ces enlèvements demeurent une question importante et émotionnelle au Japon. En 2002, la Corée du Nord a reconnu avoir envoyé des agents kidnapper 13 Japonais dans les années 1970 et 1980, les forçant à former ses espions à la langue et aux coutumes japonaises. Mais les soupçons persistent au Japon sur un nombre bien plus élevé d’enlèvements que ceux reconnus officiellement.
Dans un discours à l’Assemblée générale des Nations unies l’année dernière, Fumio Kishida a exprimé son souhait de rencontrer le dirigeant nord-coréen «sans aucune condition», affirmant que son pays était prêt à régler tous les problèmes, y compris celui des enlèvements.
Du temps où il était à la tête du gouvernement nippon, Junichiro Koizumi avait effectué, en 2002, une visite historique à Pyongyang, y rencontrant le père de Kim Jong-un, Kim Jong-il, et ouvrant la voie à une normalisation des relations avec à la clé la perspective d’une aide économique.
Ce déplacement avait permis le retour de Corée du Nord de cinq Japonais, auquel avait succédé un voyage de suivi de Junichiro Koizumi. Mais ce processus diplomatique avait rapidement pris fin, notamment parce que Tokyo s’inquiétait que la Corée du Nord ne joue pas franc jeu dans cet épineux dossier des victimes d’enlèvements.
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