Femme de chambre connue pour avoir mené avec succès un intense combat syndical contre le groupe Accor, la désormais députée Rachel Kéké a fait l'objet ces derniers jours d'une polémique liée à certaines de ses publications sur les réseaux sociaux.
«Il y a quelques années, j’ai repartagé sur Facebook des posts qui ne reflètent absolument pas qui je suis et ce que je défends aujourd’hui dans mon combat politique […]. Il n’y a aucun terrain d’accord possible avec l’extrême droite. Les idées racistes, sexistes et LGBT-phobes doivent être combattues sans relâche», a notamment écrit le 22 juin sur Facebook la députée insoumise Rachel Kéké en réaction à la polémique dont elle fait l’objet depuis sa récente victoire dans la VIIe circonscription du Val-de-Marne.
«J’ai beaucoup appris de mon engagement syndical et de la lutte à l’Ibis Batignolles. Je l’affirme : en tant qu’élue de la France Insoumise et de la NUPES, je partage pleinement les combats et les valeurs de ces organisations qui ont composé cette belle union de la gauche», assure encore cette femme de 48 ans, jusqu’à présent connue pour avoir mené avec succès une grève de 22 mois avec ses collègues de l’hôtel Ibis Batignolles (entre 2019 et 2021).
En cause, l’exhumation de certaines de ses anciennes publications sur les réseaux sociaux, ainsi que son appartenance à certains groupes Facebook, le tout suggérant notamment une certaine appétence de cette femme de chambre franco-ivoirienne pour un discours politique identitaire.
Polémique autour de publications partagées et appartenance à des groupes
La polémique en question a reçu un écho médiatique, à l’image d’une enquête réalisée par l’équipe de Libération, qui revient sur une série de contenus partagés entre 2016 et 2019 par Rachel Kéké.
Outre des publications du Rassemblement national ou encore de la revue de presse en ligne Fdesouche, est notamment fait mention du fait qu’elle ait relayé en 2018 un post du groupe identitaire Bastion social (dissout au mois d’avril 2019 en Conseil des ministres) qui appelait à «soutenir le peuple syrien et son président». Libération note par ailleurs que Rachel Kéké a également été épinglée pour avoir partagé plusieurs publications jugées haineuses envers les Maghrébins.
Sur les réseaux sociaux, la polémique n’a pas manqué d’être reprise par la majorité présidentielle. «On en apprend davantage à chaque minute sur certains nouveaux députés. Là, pardonnez-moi mais les bras m’en tombent», a par exemple taclé sur Twitter l’eurodéputée Nathalie Loiseau, elle-même habituée à des coups d’éclat ayant parfois des conséquences embarrassantes pour la macronie.
«Rachel Kéké avoue avoir soutenu le régime d’El Assad (sic) et Mme Le Pen à la présidentielle en 2017. Elle a partagé des publications racistes et homophobes. Je rappelle que c’est un délit», a également réagi l’ancienne ministre des Sports Roxana Maracineanu son adversaire battue aux législatives.
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