Dans une lettre à Josep Borrell, le chef de la diplomatie libanaise demande une discussion sur le retour des réfugiés syriens. Alors que Beyrouth exige le retour des déplacés, l'Union européenne juge que les conditions ne sont pas réunies.
Le chef de la diplomatie libanaise a appelé le 19 juillet l’Union européenne à des discussions sur les réfugiés syriens présents au Liban. Une demande qui intervient une semaine après une résolution européenne à ce sujet.
Dans une lettre envoyée au vice-président de la Commission européenne, responsable de la politique étrangère du Vieux continent, Josep Borrell, le ministre libanais sortant des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib est revenu sur le texte du 12 juillet dernier.
Ce document européen estime que «les conditions requises pour un retour volontaire et digne des réfugiés ne sont pas présentes». Le texte demande également aux autorités libanaises, «en cas d’action sur les migrations, de s’abstenir d’expulser, d’imposer des mesures discriminatoires et d’inciter à la haine contre les réfugiés syriens».
Environ 1,5 million de réfugiés syriens au Liban
En effet, depuis plusieurs mois, plusieurs renvois forcés ont été recensés. Sans recensement officiel, le gouvernement libanais estime qu’environ 1,5 million de réfugiés syriens résident au Liban, dont 815 000 enregistrés auprès du HCR.
«Le Liban est prêt à engager des discussions avec l’UE pour mettre en place un plan de retour sûr et dans la dignité», a fait savoir dans sa lettre envoyée à la diplomatie européenne Abdallah Bou Habib. Il a par ailleurs mis l’accent sur «l’attachement du Liban à ses droits et ses responsabilités dans la facilitation du retour sûr et digne des déplacés syriens, notamment dans les régions sécurisées en accord avec les lois internationales et la Constitution libanaise selon laquelle le Liban n’est pas un pays d’accueil».
Le chef de la diplomatie libanaise a insisté sur «la nécessité pour la communauté internationale de s’attaquer aux causes du déplacement syrien» et «d’accélérer le relèvement rapide, notamment en sécurisant les infrastructures et les services sociaux de base en Syrie afin de faciliter le retour des déplacés».
La résolution européenne avait provoqué l’ire de l’échiquier politique libanais. Le pays du Cèdre traverse l’une des pires crises économiques de son histoire. Entre la paupérisation de tous les pans de la société, la faillite du système bancaire et les différentes pénuries, la crise migratoire est devenue un fardeau pour toute la population.
Avec Le Drian à Beyrouth, Paris tente de sauver les meubles sur le dossier libanais