Invoquant la neutralité politique du sport, la Fédération internationale de boxe a plaidé pour la réintégration des sportifs russes et biélorusses dans les compétitions internationales, bannis sur recommandation du Comité international olympique.
La Fédération internationale de boxe (IBA) a réclamé le 30 septembre la réintégration dans les compétitions internationales des sportifs russes et biélorusses, bannis par la plupart des fédérations sur recommandation du Comité international olympique (CIO) depuis le début de l’offensive militaire russe en Ukraine.
Première instance à lancer un tel appel, l’IBA occupe une place à part dans le monde sportif : suspendue par le CIO depuis 2019 pour de multiples défaillances, cette fédération, présidée depuis 2020 par le Russe Umar Kremlev, n’a pas écarté Russes et Biélorusses de ses tournois, et risque de disparaître des JO après 2024.
«Le sport est en dehors de la politique : là où il commence, la politique s’arrête. L’IBA est là pour protéger chaque boxeur, quelle que soit la situation politique dans son pays», a argumenté le 30 septembre Umar Kremlev dans un communiqué.
Au-delà de la boxe, a-t-il estimé, «le temps est venu de permettre à tous les autres athlètes russes et biélorusses de participer à toutes les compétitions officielles de leurs sports en représentant leurs pays».
Thomas Bach explique que les Russes et les Biélorusses ont été exclus «pour leur sécurité»
«A la fois le CIO et les fédérations internationales doivent protéger tous les athlètes, et il ne devrait y avoir aucune discrimination basée sur la nationalité», poursuit-il, se disant prêt à «suivre une initiative commune [pour] séparer le sport et les athlètes de la politique».
L’IBA avance, comme gage de sa neutralité politique, sa décision de laisser les boxeurs ukrainiens participer aux championnats d’Europe junior jusqu’au 5 octobre à Montesilvano (Italie), alors que la Fédération ukrainienne de boxe a été suspendue.
Régulièrement interrogé sur un retour des sportifs russes et biélorusses, le président du CIO Thomas Bach a redit le 30 septembre que les recommandations prises fin février «demeuraient les mêmes pour le moment», dans une interview au journal italien Corriere della Sera.
Il a néanmoins reconnu que la situation en Ukraine «n’avait pas été déclenchée par les athlètes russes», expliquant une nouvelle fois que leur exclusion avait été prise «pour leur sécurité» et pour préserver «l’autonomie du sport» face aux gouvernements refusant de leur accorder un visa ou interdisant à leurs sportifs de concourir face aux Russes.
#Ukraine#UkraineRussiaWar#Paris2024
❌🇷🇺 Thomas Bach, président du CIO, sur la présence d'athlètes russes et biélorusses en 2024 : "Pour le moment, la recommandations est de ne pas inviter les athlètes russes et biélorusses pour protéger l'autonomie du sport."@Morinerie
— Europe 1 Sport (@Europe1Sport1) September 30, 2022
«Notre mission est de réunir tous les athlètes du monde dans une compétition pacifique, aux JO […] On ne peut malheureusement pas l’accomplir en ce moment», a-t-il ajouté sur Europe 1, confessant «un grand dilemme».
Depuis le printemps, le CIO indique qu’il réévaluera «étape par étape» ses recommandations contre les Russes et Biélorusses, alors que la question se pose déjà de leur future participation aux JO 2024 de Paris. Côté football, où FIFA et UEFA ont exclu les sélections et clubs russes de leurs compétitions, l’équipe nationale est d’ores et déjà bannie du Mondial 2022 au Qatar et des qualifications de l’Euro 2024 en Allemagne, dont le tirage au sort aura lieu le 9 octobre.
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