Estimant ne pas être écouté par le gouvernement, le collectif Médecins pour demain a décidé de poursuivre la mobilisation engagée en décembre, annonçant une journée de manifestation nationale à Paris le 5 janvier.
La grève des médecins libéraux, qui a commencé le 26 décembre, est reconduite à partir de ce 2 janvier jusqu’au 8 janvier, a annoncé le collectif Médecins pour demain sur son site. L’Assurance maladie a estimé entre 5 et 10% la baisse d’activité des généralistes la semaine dernière, le collectif affirmant pour sa part qu’elle a avoisiné les 70%.
Les médecins regroupés dans le collectif précisent avoir pris cette décision «avec beaucoup de regret et d’amertume», mais justifient leur choix par le fait que «le gouvernement n’a malheureusement pas daigné» leur accorder de l’attention. «Il n’y a aucune volonté de travailler et de répondre à nos propositions» de la part du gouvernement, a déploré sur France Bleu Vonick Corvest, l’un des porte-parole du collectif.
Injustement sermonnés
Au contraire, les praticiens ont été, selon l’organisation, «injustement sermonnés» par le ministre de la Santé François Braun. Ce dernier avait « fermement » condamné, dans un communiqué publié le 26 décembre, la fermeture des cabinets et a appelé à faire «prévaloir [l’]esprit de responsabilité» alors que les services d’urgence sont dans «une situation critique».
«Nous avons contacté le ministre avant Noël, il nous a répondu qu’il nous recevrait le 5 janvier sans nous faire aucune autre proposition», a par ailleurs indiqué à l’AFP la fondatrice du collectif, Christelle Audigier. Une demande de rendez-vous avec Elisabeth Borne est restée sans réponse, selon la généraliste, évoquant une «politique de l’autruche «qui justifie la reconduite du mouvement.
Les médecins mobilisés réclament une hausse du tarif de consultation (de 25 à 50 euros) et une amélioration de leurs conditions de travail afin de redonner de l’attractivité à une profession qui peine à se renouveler : selon Le Monde, le nombre de médecins généralistes exerçant exclusivement en cabinet a ainsi chuté de 11% en l’espace de dix ans, passant de «64 142 en 2012 à 57 033 au 1er janvier 2022».
Outre cette diminution, la répartition des praticiens sur le territoire est également problématique, certains départements s’étant transformés en «déserts médicaux». Sur ce point, le collectif des Médecins pour demain réclame des «mesures fortes», dont la création de «cabinets éphémères dans les zones sous-dotées».
Le collectif appelle, dans le cadre de cette mobilisation, à une journée de manifestation nationale à Paris le 5 janvier, avec un rassemblement devant le Panthéon (Ve arrondissement) à 13h, qui prendra ensuite la direction du ministère de la Santé.
La première semaine de 2023 est marquée par une autre mobilisation, celle des biologistes médicaux libéraux, qui continuent à contester le montant des économies qui leur est demandé par le gouvernement. Ils sont appelés, à compter du 2 janvier également, à ne plus remonter les résultats des tests permettant de suivre l’évolution de l’épidémie de Covid-19. Le président Emmanuel Macron devrait présenter ses vœux en fin de semaine aux acteurs de la santé, et tenter d’apaiser un secteur en ébullition.
Un collectif de médecins libéraux appelle à une semaine de grève, malgré les épidémies