Dans un avis rendu ce 25 avril, la Haute autorité de santé s'est prononcée en faveur du remboursement de la pilule anti-Covid développée par le groupe Pfizer. Selon elle, une telle décision faciliterait sa prescription par la médecine de ville.
La Haute autorité de santé (HAS) a rendu le 25 avril un avis visant à faciliter la prescription du Paxlovid, la pilule anti-Covid développée par le groupe Pfizer, alors que cet antiviral reste peu donné par les médecins.
«La HAS se prononce en faveur du remboursement du Paxlovid», a annoncé l’autorité dans un communiqué, rappelant toutefois que seuls les patients à risque de complications graves sont concernés. Le Paxlovid est, en fait, déjà remboursé en France. Toutefois, il s’agit de modalités d’urgence, dite «d’accès précoce». En rendant cet avis, qui doit désormais être entériné par le gouvernement, la HAS se prononce pour une entrée dans le droit commun. Concrètement, cette évolution rendrait la prescription beaucoup plus facile pour les médecins, qui doivent pour l’heure obéir à une procédure complexe à chaque prescription de Paxlovid, via notamment un questionnaire en ligne.
«L’inscription au remboursement de ce traitement devrait faciliter la prescription du Paxlovid en médecine de ville et donc son accès pour les patients», a expliqué la HAS. En effet, les prescriptions de ce médicament restent rares : quelques milliers, alors que chaque jour plusieurs dizaines de milliers de nouveaux cas de Covid sont signalés. Or, cette pilule avait justement été vantée par le gouvernement, qui en a commandé 500 000 doses, pour sa facilité d’administration par voie orale.
Tout le monde n’est certes pas concerné par la recommandation de la HAS, puisqu’elle est limitée aux personnes à risque quand elles ne doivent pas être placées sous oxygène. Mais cela représente de nombreuses catégories, dont les patients de plus de 65 ans et ceux en surpoids. Le nombre de patients éligibles au Paxlovid «peut ainsi être estimé à un maximum de 20% du nombre de nouveaux cas», estime la HAS.
L’avis de la HAS suit de quelques jours une position semblable de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Celle-ci a recommandé de privilégier le Paxlovid par rapport à d’autres traitements, notamment la pilule concurrente du laboratoire Merck, le Molnupiravir. Les deux institutions soulignent toutefois une limite du Paxlovid. Pour être efficace, il doit être donné très vite après les premiers symptômes.
«La précocité d’administration par rapport au début des symptômes – dans les cinq jours suivant l’apparition des symptômes – est un point important», note la HAS.
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