Pour la joueuse de tennis biélorusse Aryna Sabalenka, l'exclusion de ses compatriotes ainsi que des Russes du tournoi de Wimbledon pour raison politique est contre-productive. Elle espère un changement de cap en 2023.
La numéro 5 mondiale Aryna Sabalenka a estimé ce 1er janvier que l’exclusion des joueurs russes et biélorusses de Wimbledon l’année dernière, en raison du conflit en Ukraine, n’avait servi à rien et qu’elle «espérait vraiment» un changement de cap en 2023.
«Je suis juste vraiment déçue que le sport fasse de la politique d’une manière ou d’une autre. Nous ne sommes que des athlètes qui pratiquent leur sport. C’est tout. Nous ne faisons pas de politique», a-t-elle affirmé au journal Melbourne Age en marge du tournoi d’Adelaïde.
«Si nous pouvions tous faire quelque chose, nous le ferions, mais nous n’avons aucun contrôle», a affirmé la joueuse de 24 ans. «Ils nous ont bannis de Wimbledon, et qu’est-ce que ça a changé ? Rien, ils continuent de faire cette [guerre], et c’est ce qui est triste dans cette situation», a-t-elle encore souligné.
Ingérence du politique dans le sport
A la suite de l’offensive russe en Ukraine en 2022, dénoncée par Kiev et les Occidentaux comme une guerre d’invasion, la Fédération britannique de tennis (LTA) avait subi des pressions de la part du gouvernement pour imposer une interdiction.
Les joueurs russes et biélorusses, dont Aryna Sabalenka, ont finalement été exclus de Wimbledon. Dans la foulée, l’ATP et la WTA, qui régissent les circuits masculin et féminin, ont répondu que cette édition 2022 du tournoi du Grand Chelem ne rapporterait pas de points au classement. Pour l’heure, la LTA n’a pas encore annoncé si l’interdiction serait maintenue pour 2023.
Sabalenka, demi-finaliste de Wimbledon en 2021, assure que «personne ne soutient la guerre» et qu’elle espère pouvoir participer au Grand Chelem londonien en 2023 «pour ressentir cette ambiance».
Discriminations dans plusieurs compétitions
Parmi les autres joueurs exclus de Wimbledon en juin dernier figuraient Andrey Rublev, Victoria Azarenka et Daniil Medvedev.
Ce dernier a confié ce 1er janvier devant la presse qu’il aurait préféré jouer la United Cup, épreuve par équipes mixtes, plutôt que le tournoi d’Adelaïde, mais il a affirmé comprendre la situation et avoir l’intention de tirer le meilleur parti de cette épreuve marquant le début de la saison ATP et WTA.
Le numéro 7 mondial et ses compatriotes ne peuvent pas participer à la United Cup, qui se déroule dans plusieurs villes d’Australie, en raison de l’interdiction mise en place à leur égard. «Nous serions définitivement de bons favoris. Mais c’est comme ça, et je suis heureux d’être ici à Adélaïde», a-t-il ajouté.
«Je comprends parfaitement pourquoi nous ne jouons pas la Coupe Davis ou la United Cup et les compétitions par équipes où nous représenterions notre pays», a-t-il souligné. «Je joue ce que je peux jouer, donc ici je peux jouer à Adélaïde, et j’en suis vraiment heureux. Je veux montrer mon meilleur tennis», a déclaré le joueur de 26 ans.
Rafael Nadal qualifie de «très injuste» l’exclusion des sportifs russes de Wimbledon