Un juge a annoncé que 464 personnes, sur les 1 406 soupçonnées d'avoir participé aux évènements de Brasilia, seraient libérées. 1459 audiences ont eu lieu depuis le 8 janvier et l'action des partisans de l'ancien président dans des lieux de pouvoir.
Un juge du Tribunal suprême fédéral (STF) a décidé de libérer provisoirement 464 personnes soupçonnées d’avoir participé au soulèvement de Brasilia, tandis que 942 autres resteront en détention, a indiqué son bureau le 20 janvier. Le juge Alexandre de Moraes a évalué 1 406 dossiers de personnes soupçonnées d’être impliquées dans l’envahissement et le saccage des centres du pouvoir dans la capitale, a expliqué le STF dans un communiqué.
Plus de 2 000 personnes ont été arrêtées depuis le 8 janvier, lorsque des milliers de partisans de l’ex-président Jair Bolsonaro avaient pénétré dans le palais présidentiel, le Congrès et la Cour suprême, vandalisant du mobilier, des œuvres d’art inestimables et une partie de l’infrastructure. L’évènement est survenu une semaine après l’arrivée au pouvoir de Luiz Inácio Lula da Silva, vainqueur de l’élection présidentielle en octobre dernier.
Dans les jours qui ont suivi les violences, la justice a déterminé que les cas particuliers tels que les personnes âgées, les femmes enceintes et les mères de jeunes enfants, seraient libérés pour des raisons humanitaires avant d’être entendus.
1 459 audiences depuis le 8 janvier
Alexandre de Moraes a ordonné la détention préventive de 942 personnes, arguant qu’il existe des preuves que les détenus aient participé à des actes de «terrorisme», à une association de malfaiteurs, à l’abolition violente de l’Etat de droit et à un coup d’Etat. Pour le juge, les détenus pourraient avoir commis des actes «illicites et extrêmement graves», et la détention provisoire, d’une durée indéterminée, est nécessaire pour «garantir l’ordre public et assurer l’efficacité des enquêtes».
Alexandre de Moraes s’est prononcé en faveur de la libération provisoire de 464 autres détenus, sous certaines conditions telles que le port d’un bracelet électronique et l’interdiction d’utiliser les réseaux sociaux. Concernant ces cas, Alexandre de Moraes a indiqué que, bien qu’il existe de fortes indications de responsabilité et de participation à des crimes, en particulier dans la tentative de renverser un gouvernement légalement constitué, les preuves n’ont pas été recueillies jusqu’à présent.
Les 1 459 audiences relatives aux 1 406 affaires se sont tenues entre les 8 et 17 janvier, a indiqué le tribunal.
Jair Bolsonaro, qui s’est rendu aux Etats-Unis deux jours avant la passation de pouvoir, fait l’objet d’une enquête des autorités brésiliennes qui le soupçonnent d’être l’instigateur des émeutes. L’ancien président, qui a fait l’objet de 16 enquêtes pour irrégularités électorales, rejette ces accusations. Jaïr Bolsonaro avait estimé sur Twitter le 9 janvier que si «les manifestations pacifiques, conformes à la loi, font partie de la démocratie […] les déprédations et invasions de bâtiments publics telles qu’elles se sont produites aujourd’hui […] sont contraires à la règle».
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