Le président russe Vladimir Poutine s’est félicité de la bonne santé du rouble, stimulé par un excédent record du commerce extérieur. Il s’est en revanche inquiété du recul de la consommation et de la trésorerie des entreprises.
«Dans un contexte d’excédent record de la balance commerciale, le taux de change de la monnaie nationale se renforce également. Le taux de change du rouble a probablement montré la meilleure dynamique parmi toutes les monnaies du monde cette année», s’est félicité Vladimir Poutine, président de la Fédération de Russie, ce 12 mai lors d’une réunion consacrée aux questions économiques.
Lors des dernières cotations sur le marché des changes de Moscou, la devise russe s’est en effet appréciée face au dollar atteignant un plus haut depuis 2020 de 62 roubles pour un dollar. Face à l’euro le rouble a même affiché un record depuis 2017 à environ 65 roubles pour un euro alors que la monnaie européenne cotait plus de 90 roubles à la veille de l’opération militaire russe en Ukraine.
A propos de l’état des finances publiques le chef d’Etat russe a expliqué : «Les capacités du système budgétaire continuent de se développer. En janvier-avril, l’excédent budgétaire consolidé a atteint 2 700 milliards de roubles [environ 40 milliards d’euros], tandis que les dépenses budgétaires ont sensiblement augmenté sur la même période à la suite de décisions de financer des projets de développement et d’acheter des remboursements anticipés plus tôt que prévu.»
Inflation en recul
Alors que l’inflation explose dans la zone euro, avec des progressions à deux chiffres dans les pays baltes et notamment près de 20% en Estonie, le président russe s’est félicité du ralentissement de la hausse des prix en Russie qui devrait s’établir en dessous de 5% sur douze mois glissants en mai, l’équivalent des taux les plus bas observés en Europe.
Mais le président s’est aussi inquiété de «certaines tendances économiques en Russie [qui] appellent une attention particulière». Il a en particulier évoqué le recul de la consommation intérieure par rapport à 2021 ainsi que la baisse de l’épargne des ménages et de la trésorerie des entreprises.
«Ces facteurs ont évidemment une influence négative sur la dynamique économique. Ces risques doivent être réduits, en s’appuyant notamment sur notre expérience réussie d’actions ciblées au milieu de la pandémie en 2020-2021», a ajouté le président russe.
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