La coalition de gauche a annoncé le dépôt d'une motion visant à organiser une consultation nationale sur la réforme contestée du gouvernement, estimant qu'il s'agit d'une «obligation démocratique» face à la volonté de la majorité de passer en force.
A l’initiative des communistes, une centaine de députés de la Nupes ont déposé une demande de référendum sur le projet de réforme des retraites, requête devant être débattue par l’Assemblée le 6 février.
Cette «motion référendaire» vise à suspendre l’examen du projet gouvernemental devant démarrer ce jour-là dans l’hémicycle, afin de soumettre le texte à un référendum et ainsi «rendre la parole au peuple sur ce choix crucial pour son avenir», selon un communiqué publié le 24 janvier par l’alliance de gauche.
Vivement opposé au report à 64 ans de l’âge légal de départ à la retraite, comme l’ensemble de l’alliance de gauche, le secrétaire national du Parti communiste Fabien Roussel a assuré sur CNews que «le gouvernement a fait le choix du blocage et de l’affrontement». «Il faut sortir par le haut de cette crise. C’est la raison pour laquelle nous proposons de redonner la parole au peuple et de le faire par la voie d’un référendum», a-t-il souligné.
Selon lui, «98 députés de gauche» ont déposé la motion référendaire. «Dès le 6 février, le jour de l’ouverture des débats à l’Assemblée nationale, nous demanderons à l’ensemble des députés de donner la parole au peuple et de sortir de cette impasse», a-t-il ajouté.
Selon la Nupes, la réforme est rejetée par une «écrasante majorité» des Français
Les quatre chefs de file de la Nupes à l’Assemblée ont signé la motion, à savoir André Chassaigne (PCF), Mathilde Panot (LFI), Boris Vallaud (PS) et Cyrielle Chatelain (EELV). Elle doit encore être jugée recevable pour pouvoir être débattue. Le projet du gouvernement «suscite l’opposition d’une écrasante majorité des Françaises et des Français et une mobilisation sociale inédite», ont-ils justifié dans l’exposé des motifs, où ils estiment qu’«un référendum relève d’une véritable obligation démocratique».
S’ils parvenaient à faire voter la motion le 6 février par l’Assemblée, ce qui est loin d’être gagné, la motion serait immédiatement transmise au Sénat, qui devrait ensuite se prononcer dans un délai de 30 jours. Même si elle venait à être adoptée par les deux chambres, il ne s’agit cependant que d’une proposition de référendum faite au président de la République, qui reste libre d’y donner suite ou non.
La patronne des députés RN Marine Le Pen a indiqué le 23 janvier qu’elle déposerait également une telle «motion référendaire» à l’Assemblée sur la réforme des retraites. Le président du parti, Jordan Bardella, avait plaidé peu auparavant pour un tel référendum, également pour «sortir par le haut» de la crise. Il a également assuré que son parti allait présenter un projet alternatif.
Bardella veut un référendum sur les retraites et promet «une contre-réforme»