Selon l'AFP, une réunion qui devait rassembler le gouvernement et les élus corses le 8 avril a été reportée. Cette annonce survient après qu'Emmanuel Macron a jugé «inacceptables» les violences survenues le 3 avril en Corse
La réunion envisagée le 8 avril à Paris entre élus corses et gouvernement sur l’avenir institutionnel de l’île est reportée en raison des violences survenues le 3 avril lors de la manifestation de soutien à la famille d’Yvan Colonna, selon l’AFP qui cite l’entourage de Gérald Darmanin.
L’entourage du ministre de l’Intérieur a expliqué que «les conditions d’un dialogue normalisé n’étaient guère réunies». Un courrier en ce sens a été adressé à Gilles Simeoni, président autonomiste du conseil exécutif de Corse, a-t-on ajouté.
L’annonce de ce report survient après que le président-candidat Emmanuel Macron a jugé «inacceptables» les violences survenues le 3 avril en Corse et assuré qu’il n’y aurait «pas de discussion [sans] retour à l’ordre préalable». Cette réunion du 8 avril à Paris avait été annoncée par Gilles Simeoni mais jamais confirmée par le ministère de l’Intérieur.
Le 3 avril, une manifestation pour Yvan Colonna, condamné pour le meurtre du préfet Claude Erignac et mortellement agressé en prison par un autre détenu le mois dernier, a dégénéré en violents affrontements à Ajaccio. Gilles Simeoni a participé à cette manifestation. D’autres violences entre manifestants et forces de l’ordre ont également été signalées à Bastia.
«Au cours des deux dernières semaines, 43 actions ou manifestations se sont déroulées, quasiment toutes émaillées de débordements violents, en présence d’élus pourtant censés participer aux discussions prévues à Paris», a fait valoir l’entourage de Gérald Darmanin.
«Au total, ce sont près de 60 blessés, tant parmi les forces de l’ordre que des manifestants, qui n’ont d’ailleurs fait l’objet d’aucune condamnation publique», a ajouté la même source. «Ces événements sont inacceptables tant pour la démocratie, qui ne saurait faire preuve de complaisance vis-à-vis de la violence, que pour les Corses eux-mêmes qui désapprouvent ces événements», a-t-elle poursuivi.
Lors de sa visite en Corse, du 16 au 18 mars, peu après le décès d’Yvan Colonna, le ministre de l’Intérieur s’était engagé à ouvrir des négociations “d«ès la première semaine du mois d’avril [sur] l’ensemble des problématiques corses, [dont] l’évolution institutionnelle vers un statut d’autonomie restant à préciser». Il avait également promis le «prompt rapprochement en Corse, dans les prochaines semaines», de Pierre Alessandri et Alain Ferrandi, les derniers membres du «commando Erignac» encore incarcérés.
Les deux hommes, incarcérés à Poissy (Yvelines), ont signé le 1er avril leur ordre de transfèrement à la prison de Borgo.
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