Le ministère russe des Affaires étrangères a fait part de son inquiétude sur la situation autour de la Corée du Nord. Face à l’exacerbation des tensions dans cette région située à ses frontières, la Russie plaide pour la voie diplomatique.
La tension est montée d’un cran en Asie de l’Est, après que le Japon et la Corée du Sud ont accusé Pyongyang d’avoir procédé à un nouveau tir de «missile balistique de classe ICBM» le 18 novembre. Selon le ministre japonais de la Défense Yasukazu Hamada, l’engin s’est abîmé à 370 kilomètres des côtes nippones. Tokyo précise avoir mené, dans la foulée du tir, des exercices militaires conjoints avec les Etats-Unis.
«Le Japon, les Etats-Unis et la Corée du Sud doivent se coordonner de près pour œuvrer à la dénucléarisation complète de la Corée du Nord», a déclaré le Premier ministre japonais Fumio Kishida. De son côté, Washington a mobilisé ses alliés régionaux, la Maison-Blanche annonçant que la vice-présidente américaine Kamala Harris rencontrerait à Bangkok, en marge du sommet de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (Apec), les dirigeants du Japon, de la Corée du Sud, de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande et du Canada. Elle a d’ailleurs sollicité une réunion d’urgence consacrée aux récents évènements.
Face à l’escalade, Moscou prône une approche diplomatique
Une agitation qui inquiète la Russie, frontalière de ce théâtre de tensions. «Nous sommes attachés à la voie politique et diplomatique en tant qu’alternative à de telles exacerbations», a ainsi déclaré à la presse Sergueï Riabkov, vice-ministre russe des Affaires étrangères, rappelant la position constante de la diplomatie russe sur le dossier de la péninsule coréenne.
«Les Etats-Unis et leurs alliés dans cette région préfèrent, surtout сes derniers temps, prendre un autre chemin, comme s’ils mettaient à l’épreuve la patience de Pyongyang. Nous suivons la situation avec préoccupation», regrette le diplomate.
«Nous constatons que le travail dans le cadre des formats utilisés auparavant pour discuter de la dénucléarisation de la péninsule coréenne et du renforcement de la sécurité en général, est réduit à néant par les initiatives de Washington, comme dans de nombreux autres domaines, poursuit Sergueï Riabkov. Mais cela ne signifie pas que les contacts sont complètement absents. Ils se poursuivent à New York», précise-t-il.
«Nous continuerons à maintenir la pression», assure Washington
Dans une région où toute manœuvre militaire peut être perçue comme hostile, les tirs nord-coréens et les exercices «défensifs» sous la houlette des Etats-Unis se succèdent depuis plusieurs mois. Chacune des parties assure réagir aux agissements de l’autre.
«Jusqu’à ce que le régime à Pyongyang change de direction, nous continuerons à maintenir la pression», avait déclaré mi-juin le chef de la diplomatie américaine Anthony Blinken, aux côtés de son homologue sud-coréen Park Jin. Depuis le mois de mai, et l’approche d’une tournée de Joe Biden en Asie, Washington accuse Pyongyang de s’apprêter à un essai nucléaire et brandit la menace d’une «réponse» tant diplomatique que militaire.
«Nous verrons. Si nécessaire, nous présenterons notre ligne encore une fois. Elle est ajustée, logique et indiscutable. Ceux qui ne veulent pas la prendre en compte démontrent qu’ils ont d’autres priorités et des scénarios d’escalade. Peut-être qu’ils se sentent à l’aise, mais nous non», a ajouté Sergueï Riabkov devant les journalistes.
Pyongyang promet une réponse «écrasante» aux manœuvres de Séoul et de Washington