Le ministre russe de la Défense a martelé que son pays poursuivrait son opération militaire en Ukraine, jusqu'à remplir tous ses objectifs. Fin février, Moscou avait justifié cette offensive par le «désarmement» et la «dénazification» de l'Ukraine.
«Malgré une importante aide occidentale au régime de Kiev et la pression des sanctions sur la Russie, nous poursuivrons l’opération militaire spéciale jusqu’à ce que tous les objectifs soient remplis» : trois mois jour pour jour après le lancement de l’offensive militaire en Ukraine, le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a exprimé la détermination de son pays à atteindre les buts de cette opération.
«La Russie a été forcée de lancer une opération militaire spéciale afin de protéger la population contre le génocide, ainsi que la démilitarisation et la dénazification de l’Ukraine, garantissant son statut dénucléarisé et neutre», a fait valoir le membre du gouvernement russe, qui tenait un discours lors d’une réunion du Conseil des ministres de la Défense de l’Organisation du Traité de sécurité collective, ce 24 mai.
Le ministre de la Défense a également fustigé à cette occasion l’Occident, en raison des livraisons d’armes létales aux autorités ukrainiennes, et de la passivité des nations occidentales, selon lui, face aux exactions qui auraient été commises sur des soldats russes : «De nombreux faits de torture et de meurtres brutaux de prisonniers de guerre russes sont connus. Et ce n’est pas caché. Cependant, l’Occident refuse de reconnaître ces faits. Les pays dits civilisés non seulement nient l’existence du néo-nazisme en Ukraine, mais accueillent également avec les honneurs des représentants d’unités nazies impliquées dans des atrocités sanglantes», a accusé Sergueï Choïgou, pointant aussi du doigt la mobilisation de conseillers militaires au côté de Kiev.
Les Occidentaux dénoncent une guerre d’invasion et multiplient les sanctions
Depuis le début de son offensive, la Russie a mis en garde à de nombreuses reprises les Occidentaux contre toute intervention dans ce conflit, dénonçant en particulier les livraisons d’armements à Kiev.
Pour rappel, la Russie a lancé son «opération militaire spéciale» en Ukraine le 24 février 2022. Selon le président russe Vladimir Poutine, cette offensive vise à «démilitariser» et «dénazifier» l’Ukraine et à porter secours aux Républiques autoproclamées du Donbass (reconnues par Moscou), dont les populations seraient menacées de «génocide». Kiev et les Occidentaux, de leur côté, dénoncent une guerre d’invasion et ont multiplié les sanctions antirusses.
Dès le 2 mars, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté une résolution qui «exige que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine». La défense russe a affirmé à de nombreuses reprises ne pas cibler les populations civiles. Pour autant, le 12 mai, le Conseil des droits de l’Homme des Nations unies a demandé à la commission internationale de l’ONU d’enquêter sur des exactions attribuées aux militaires russes en Ukraine.
Les autorités russes et ukrainiennes se sont assises à la table des négociations à plusieurs reprises depuis fin février pour mettre fin au conflit, mais ces pourparlers se trouvent actuellement dans l’impasse.
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