Le ministre hongrois des Affaires étrangères Peter Szijjarto rencontrait son homologue russe Sergueï Lavrov à Moscou, ce 21 juillet, afin de discuter du souhait de Budapest d'accroître ses achats de gaz russe.
«Aujourd’hui, nos collègues ont signalé l’intérêt du gouvernement hongrois à acheter des volumes supplémentaires de gaz cette année. Cette demande sera immédiatement transmise et examinée», a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, à l’issue de sa rencontre avec son homologue hongrois Peter Szijjarto.
Le chef de la diplomatie du pays d’Europe centrale s’est rendu à Moscou ce 21 juillet afin de discuter, notamment, de l’achat de 700 millions de mètres cubes supplémentaires de gaz, qui viendraient s’ajouter aux 4,5 milliards livrés chaque année à Budapest avant le conflit en Ukraine selon les informations de l’AFP.
Lors d’une conférence de presse entre les deux ministres, Peter Szijjarto a fait valoir ce projet en ces termes : «Si on regarde la situation sur le marché, on voit clairement – que ça nous plaise ou non, qu’on le veuille ou non – que sans les ressources de la Russie, il est impossible d’obtenir 700 millions de mètres cubes supplémentaires de gaz. On peut rêver, on peut se faire des illusions, mais la réalité physique reste la réalité physique. Sans ressources russes, il est tout simplement impossible d’acheter une telle quantité de gaz supplémentaire en Europe.» Or, pour le chef de la diplomatie hongroise, «le temps presse, car le 15 octobre c’est le début de la période de chauffage».
Cette visite intervient au lendemain de la présentation par Bruxelles d’un plan visant à diminuer de 15% la demande européenne de gaz, afin de surmonter la chute des livraisons russes et gagner en indépendance énergétique vis-à-vis de Moscou, dans le contexte d’opération militaire russe en Ukraine que Bruxelles dénonce comme une guerre d’invasion.
Or la Hongrie, pauvre en ressources naturelles et sans accès à la mer, importe actuellement 65% de son pétrole de Russie et 80% de son gaz. Le 13 juillet, le gouvernement hongrois avait annoncé un «état d’urgence» pour répondre à la crise énergétique, avec une hausse prévue de la production de charbon et un appel aux ménages à restreindre leur consommation.
Budapest critique vis-à-vis des sanctions anti-russes de l’UE
Sur le plan diplomatique, le gouvernement hongrois de Viktor Orban a condamné à son lancement fin février l’offensive russe en Ukraine, mais est l’un des rares gouvernements au sein de l’UE à critiquer ouvertement les sanctions européennes, désobéissant notamment à celles interdisant aux Etats membres de régler le gaz russe en roubles.
Ce 21 juin, le chef de la diplomatie russe a affirmé que la visite du ministre hongrois était «tout à fait opportune, notamment pour poursuivre [l’]échange de confiance [entre Moscou et Budapest sur les questions régionales et internationales». «Nous notons la volonté mutuelle des dirigeants de nos deux pays, de promouvoir notre coopération, notre partenariat, notamment la mise en œuvre de grands projets communs dans les domaines de l’énergie, des transports et dans d’autres secteurs», a-t-il souligné.
Chaque pays devra faire «son possible» pour réduire de 15% sa consommation de gaz, annonce l’UE