Le président turc Recep Tayyip Erdogan a estimé qu'aucun progrès n'avait été enregistré à propos de la volonté de la Suède de rejoindre l'OTAN, à l'issue d'une conversation téléphonique avec le Premier ministre suédois Magdalena Andersson.
Concernant une éventuelle adhésion de la Suède à l’Otan, le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé le 25 juin qu’il n’y avait aucun progrès, à l’issue d’une conversation téléphonique avec la chef du gouvernement suédois, Magdalena Andersson.
«La Suède doit prendre des mesures concernant des sujets aussi importants que la lutte contre le terrorisme», a-t-il affirmé, appelant de nouveau à des «actions concrètes» répondant aux demandes turques, selon des propos rapportés par la présidence turque et relayés par l’AFP.
Le Premier ministre suédois a pour sa part qualifié la conversation de «bonne», à trois jours du début d’un sommet de l’Alliance atlantique à Madrid.
«D’accord sur l’importance de faire des progrès en amont du sommet de l’OTAN à Madrid la semaine prochaine, où je me réjouis de rencontrer le président Erdogan et d’autres dirigeants alliés», a-t-elle expliqué sur Twitter.
Good call earlier today with President Erdogan of Türkiye on Sweden’s NATO application. Agreed on importance of making progress in run-up to the NATO Summit in Madrid next week, where I look forward to meeting President Erdogan and other Allied leaders.
— SwedishPM (@SwedishPM) June 25, 2022
Dans une décision historique, la Suède et la Finlande ont demandé mi-mai à adhérer à l’Alliance, dans la foulée de l’opération militaire russe en Ukraine, mais elles se sont heurtées au blocage de la Turquie.
Cette dernière accuse notamment la Suède d’abriter des militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qu’Ankara considère comme «terroriste».
La Turquie dénonce aussi la présence de partisans du prédicateur Fethullah Gülen, qu’elle soupçonne d’avoir orchestré la tentative de coup d’Etat de juillet 2016.
Elle exige aussi la levée des blocages d’exportations d’armes décidés à son encontre par Stockholm après l’intervention militaire turque dans le nord de la Syrie en octobre 2019, le durcissement de la législation antiterroriste suédoise et l’extradition de plusieurs personnes qu’elle qualifie de «terroristes».
Les discussions vont se poursuivre avec la Turquie
La Suède a été un des premiers pays à classer le PKK en tant qu’«organisation terroriste» dès les années 1980. Mais à l’instar de nombreux autres pays occidentaux, elle a exprimé son soutien aux YPG, alliés du PKK en Syrie qui ont combattu les djihadistes du groupe terroriste Daesh aux côtés notamment des Etats-Unis.
La cause kurde bénéficie également d’un important soutien dans plusieurs partis suédois, dans un pays où la communauté kurde ou d’origine kurde est estimée à 100 000 personnes.
Un peu plus tôt, le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg s’était lui aussi entretenu avec Recep Tayyip Erdogan. De nouvelles discussions sont prévues la semaine prochaine «à Bruxelles et à Madrid», a affirmé l’ancien Premier ministre norvégien sur Twitter.
Good call with President @RTErdogan of our valued Ally #Türkiye to discuss #Finland & #Sweden's #NATO applications. We agreed to continue the talks in Brussels and Madrid next week.
— Jens Stoltenberg (@jensstoltenberg) June 25, 2022
La capitale espagnole sera placée sous haute sécurité pour ce sommet, auquel participeront notamment le président américain Joe Biden, son homologue français Emmanuel Macron, ou encore les chefs de gouvernement du Royaume-Uni et de l’Allemagne, Boris Johnson et Olaf Scholz. La réunion court du 28 au 30 juin.
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