Damas a emboité le pas à son allié russe en reconnaissant l'indépendance des républiques autoproclamées du Donbass, que Kiev tente de reconquérir militairement depuis 2014.
La Syrie a annoncé le 26 juin reconnaitre l’indépendance des deux républiques autoproclamées du Donbass – officiellement : les Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk. Jusqu’à présent, seule la Russie avait reconnu, en février dernier, l’indépendance vis-à-vis de l’Ukraine de ces deux territoires.
«Conformément à la volonté et au désir commun d’établir des relations dans tous les domaines, la Syrie a décidé de reconnaître l’indépendance et la souveraineté de la République populaire de Lougansk et de la République populaire de Donetsk», a indiqué une source au sein du ministère syrien des Affaires étrangères, citée par l’agence de presse Sana.
Des responsables des «deux pays vont se mettre en contact pour convenir des cadres de renforcement des relations, y compris l’établissement de relations diplomatiques, conformément aux règles», ajoute la même source.
Damas, proche allié de Moscou
Ce n’est pas la première fois que la Syrie exprime son soutien à des territoires reconnus par la Russie comme indépendants. En 2018, Damas avait reconnu l’indépendance vis-à-vis de la Géorgie de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud.
La Syrie et la Russie entretiennent des relations étroites depuis des décennies. En 2015, à la demande de Damas, la Russie est intervenue en Syrie pour soutenir les autorités face aux forces djihadistes et rebelles, en partie aidées par les Occidentaux.
Les Républiques du Donbass et Kiev en guerre depuis 2014
La reconnaissance syrienne des républiques du Donbass survient dans un contexte de conflit en Ukraine. Les autorités de ces territoires luttent contre le pouvoir ukrainien, qui ne reconnaît pas leur indépendance, depuis 2014. Toutes parties confondues, les hostilités dans le Donbass ont fait plus de 13 000 morts en huit ans, selon l’ONU.
Le 24 février dernier, Moscou a lancé une opération militaire en Ukraine, en faisant valoir notamment la nécessité de protéger les populations du Donbass qui seraient menacées de «génocide». Le président russe Vladimir Poutine avait également affirmé que cette offensive visait à «dénazifier» et «démilitariser» l’Ukraine. Les alliés occidentaux de Kiev dénoncent de leur côté une invasion, ont multiplié les sanctions économiques contre la Russie et les livraisons d’armes aux autorités ukrainiennes.
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