L'Allemagne, qui soutient la mission de l'ONU en remplacement des forces françaises, a annoncé suspendre toutes ses opérations militaires au Mali à la suite d'un nouveau refus de survol des autorités maliennes, et ce malgré les garanties de Bamako.
L’Allemagne a annoncé le 11 août suspendre «jusqu’à nouvel ordre» la majeure partie de ses opérations militaires au Mali dans le cadre de la mission de l’ONU (Minusma), en dénonçant un nouveau refus de survol par les autorités maliennes.
«Le gouvernement malien a encore une fois refusé d’autoriser un vol prévu aujourd’hui» qui devait assurer une rotation de personnel, a expliqué un porte-parole du ministère allemand de la Défense. «Nous suspendons jusqu’à nouvel ordre nos opérations de reconnaissance et les vols de transport par hélicoptère [car] il n’est plus possible de soutenir la Minusma sur le plan opérationnel», a-t-il ajouté.
Sans le nouveau personnel qui devait en partie «remplacer les forces françaises» qui se retirent, «la sécurité sur place n’est plus assurée [et] les forces restantes doivent être dédiées à la sécurisation» et ne pourront plus assurer leurs missions habituelles, a expliqué le porte-parole lors d’une conférence de presse.
Le refus de survol est intervenu malgré des assurances contraires de la part du ministre malien de la Défense, Sadio Camara, lors d’un entretien téléphonique le 10 août avec son homologue allemand Christine Lambrecht. «Les actes de [Sadio] Camara parlent une autre langue que ses mots», a dénoncé la responsable sur Twitter.
Die Operationen der Aufklärungskräfte sowie Transportflüge der CH-53 der #BundeswehrimEinsatz bei #MINUSMA werden bis auf Weiteres ausgesetzt, um so ausreichend Kräfte zur Flughafensicherung in Gao zur Verfügung zu haben.
Mehr Informationen unter: https://t.co/IzOUqwJGjH
— Bundeswehr im Einsatz (@Bw_Einsatz) August 12, 2022
La décision allemande intervient alors que le Mali, qui a poussé vers la sortie le vieil allié français, fait depuis plusieurs semaines face à une résurgence d’attaques de la nébuleuse du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM, JNIM en arabe).
Les rapports entre le gouvernement militaire au pouvoir à Bamako et Paris, ancienne puissance coloniale, se sont brutalement dégradés ces derniers mois, poussant les deux pays à la rupture après neuf ans de présence française ininterrompue pour lutter contre les djihadistes.
La force française Barkhane est actuellement en train de finaliser l’évacuation de ses matériels de ce pays. Les relations entre le Mali et l’ONU, dont les casques bleus sont présents dans le pays depuis 2013, se sont également dégradées ces dernières semaines, avec l’expulsion notable du porte-parole de la Minusma le 20 juillet.
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