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L’Allemand Olaf Scholz appelle à une production d’armement «à grande échelle» en Europe

Olaf Scholz a appelé ce 12 janvier les Européens à se tourner vers une production de masse de matériel militaire, en privilégiant commandes groupées et de long terme. Contesté par plusieurs mouvements sociaux dans son pays, le chancelier allemand se fait remarquer par ses initiatives en faveur de Kiev et hostiles à la Russie.

Une zone industrielle est photographiée au lever du soleil à Francfort-sur-le-Main, dans l’ouest de l’Allemagne, tôt le 30 janvier 2024 (photo d’illustration).

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Olaf Scholz a donné le symbolique premier coup de pelle d’une nouvelle usine du fabricant d’armes Rheinmetall sur le plus important complexe industriel de défense du pays, à Untelüss, dans le nord de l’Allemagne. La nouvelle unité doit produire à partir de 2025 des munitions d’artillerie de 155 millimètres, en visant progressivement une capacité de 200 000 obus par an.

Il s’agit, selon le chancelier, d’un «signal» à l’adresse des Européens appelés à muscler la base industrielle de défense du continent. «Nous devons abandonner l’industrie manufacturière pour nous tourner vers la production d’armements à grande échelle», a-t-il déclaré sur le site de Rheinmetall.

Il s’agit d’une «nécessité urgente. Car aussi dure que soit cette réalité, nous ne vivons pas en temps de paix», a souligné le chancelier. Les «ambitions impériales» formulées par Vladimir Poutine représentent selon lui «une menace majeure». Dans cette situation, «celui qui veut la paix doit réussir à dissuader les éventuels agresseurs», estime le chancelier allemand.

Scholz s’active pour Kiev

Alors que l’Allemagne est traversée par plusieurs mouvements sociaux, Olaf Scholz multiplie les gestes et les annonces pour accroître les efforts européens envers Kiev. Il s’est rendu le 9 février à Washington. Berlin s’est aussi, récemment, plaint de l’aide insuffisante des membres de l’UE. Le Financial Times révélait ainsi en décembre dernier les pressions de Berlin pour demander à Bruxelles de contraindre les États membres à en faire plus pour Kiev. Paris et Rome figureraient parmi les mauvais élèves ciblés par Berlin. Budapest a aussi dénoncé les pressions et même le chantage pour contraindre la Hongrie à accepter l’aide de 50 milliards sur quatre années à Kiev, le 1er février dernier.

Il faut dire que l’Allemagne, dont la situation économique se fragilise par ailleurs, semble démunie. Dans une interview publiée le 19 janvier par Der Tagesspiegel, le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius assurait que son pays faisait le maximum pour aider l’Ukraine, mais qu’aider Kiev davantage affaiblirait les capacités de l’armée allemande.

«Une défense forte nécessite une base industrielle solide»

Malgré les milliards d’euros d’armes livrées à l’Ukraine par les pays de l’UE depuis le début de l’invasion russe, ceux-ci sont encore loin d’avoir atteint une capacité suffisante pour soutenir durablement le pays et reconstituer leurs propres stocks. Pour remédier à cela, il faut une coopération industrielle «plus étroite» entre les Vingt-Sept, a estimé le chancelier.

«Une défense forte nécessite une base industrielle solide. Celle-ci verra le jour si nous, Européens, regroupons nos commandes, si nous mettons en commun nos moyens et donnons ainsi à l’industrie des perspectives pour les dix, 20 ou 30 prochaines années», a-t-il souligné.

À cet égard, l’Allemagne a longtemps été un mauvais exemple, a reconnu Olaf Scholz, car la politique d’armement «a été menée comme s’il s’agissait d’acheter une voiture», sans la planification de long terme dont ont besoin les industries de défense pour investir dans des capacités supplémentaires.

Rheinmetall veut produire, sur l’ensemble de ses sites en Europe, jusqu’à 700 000 obus d’artillerie par an en 2025, contre 400 à 500 000 cette année. Avant le conflit en Ukraine, la société allemande n’en produisait que 70 000.

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