Cherchant à devenir un «hub» international, le Royaume saoudien annonce la création de Riyadh Air qui vise la desserte de 100 destinations dans le monde d’ici 2030. Selon le communiqué officiel, elle sera dotée d’une «flotte d'avions de pointe».
L’Arabie saoudite a annoncé le 12 mars la création d’une deuxième compagnie aérienne nationale, affichant son ambition de faire de Riyad un hub aérien capable de rivaliser avec ses concurrents du Golfe. L’agence officielle SPA a annoncé que le nouveau transporteur, Riyadh Air, basé dans la capitale et détenu par le fonds souverain du royaume, vise à «lancer des vols vers plus de 100 destinations à travers le monde d’ici 2030».
Riyadh Air sera dirigé par Tony Douglas, l’ancien directeur d’Etihad Airways, la compagnie émiratie d’Abou Dhabi.
Dans le cadre du programme de réformes ambitieux de son prince héritier, Mohammed ben Salmane, la monarchie pétrolière s’est fixé l’objectif de tripler son trafic aérien à 330 millions de passagers d’ici la fin de la décennie.
La nouvelle compagnie s’inscrit dans un «vaste ensemble de projets [qui] consolidera la position [du] pays en tant que hub international de l’aviation et centre logistique mondial», a affirmé le ministre saoudien des Transports, Saleh Al-Jasser, sur Twitter.
En novembre dernier, les autorités ont annoncé la construction d’un nouvel aéroport de 57 kilomètres carrés à Ryad, appelé à accueillir 120 millions de voyageurs d’ici 2030 et 185 millions d’ici à 2050. SPA a affirmé que Riyadh Air exploiterait une «flotte d’avions de pointe», sans préciser le nombre ni le type de ces appareils.
Le Wall Street Journal avait rapporté la veille de l’annonce de la création de Riyad Air que le fonds souverain était «proche d’un accord» avec l’avionneur Boeing pour une commande «évaluée à 35 milliards de dollars».
Faire de Riyad une ville concurrente de Dubai
L’aéroport saoudien international le plus fréquenté se trouve actuellement dans la ville côtière de Djeddah qui accueille chaque année des millions de musulmans effectuant les pèlerinages à La Mecque, et où est basée la compagnie nationale Saudia.
Khalil Lamrabet, ancien directeur du programme saoudien de connectivité aérienne avait déclaré à l’AFP, en novembre dernier que le royaume voulait faire de sa capitale «une ville cosmopolite rivalisant avec des villes comme Dubaï et Doha en termes d’investissements, de tourisme et d’infrastructures».
Les autorités tentent de positionner Riyad comme un rival du centre d’affaires régional, Dubaï, aux Emirats arabes unis, dont la compagnie aérienne est la plus grande au Moyen-Orient. Riyad compte actuellement huit millions d’habitants, mais les autorités espèrent porter ce nombre à plus 15 millions d’ici à 2030. Si le marché régional est considéré comme étant déjà «saturé», les transporteurs saoudiens ont l’avantage, par rapport à leurs concurrents Emirates ou Qatar Airways, de pouvoir compter sur un marché intérieur d’environ 35 millions habitants, selon les analystes.
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