L’Arménie a accusé ce 7 septembre l'Azerbaïdjan de préparer une «provocation militaire» en massant ses soldats le long de la frontière entre ces deux pays rivaux du Caucase et près de la région disputée du Haut-Karabagh.
«L’Azerbaïdjan manifeste son intention d’effectuer une nouvelle provocation militaire contre le Haut-Karabakh et l’Arménie», a déclaré ce 7 septembre le Premier ministre arménien Nikol Pachinian. «La situation militaire et politique dans notre région s’est nettement dégradée», a-t-il déploré au cours d’une réunion du gouvernement à Erevan.
De son côté, le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères a dénoncé «une nouvelle manipulation politique mensongère». «L’Arménie doit abandonner ses revendications territoriales vis-à-vis de l’Azerbaïdjan, mettre fin aux provocations militaro-politiques et cesser de créer des obstacles au processus de paix», a-t-il déclaré dans un communiqué.
Cette passe d’armes intervient peu avant une élection anticipée du dirigeant de la région disputée, prévue le 9 septembre.
Moscou dénonce des exercices militaires avec les Etats-Unis
Dans quelques jours doivent aussi avoir lieu des exercices militaires communs de l’Arménie et des forces de maintien de la paix des États-Unis. Le Kremlin les a dénoncés, jugeant qu’ils vont miner la stabilité dans le Caucase.
«Bien sûr, le déroulement de tels exercices ne contribue pas à stabiliser la situation et à renforcer l’atmosphère de confiance dans la région», a déclaré le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov. «La Russie continue d’assurer ses fonctions de garante de la sécurité» régionale, a-t-il également assuré, malgré les critiques arméniennes.
Les Arméniens reprochent à Moscou et à ses soldats de la paix de ne pas accomplir leur mission, en laissant l’Azerbaïdjan bloquer une route clé pour approvisionner le Haut-Karabakh. Les tensions se sont aggravées depuis début juillet lorsque l’Azerbaïdjan a fermé la circulation dans le corridor de Latchine, la seule route reliant le Haut-Karabakh à l’Arménie, entraînant des pénuries dans la région.
L’Arménie et l’Azerbaïdjan se sont livrés deux guerres pour la souveraineté de ce territoire montagneux, peuplé majoritairement d’Arméniens mais reconnu internationalement comme faisant partie de l’Azerbaïdjan. La dernière guerre entre Bakou et Erevan, en 2020, s’était soldée par une défaite de l’Arménie, qui avait dû céder des territoires à l’Azerbaïdjan dans et autour du Haut-Karabakh. Les tensions se sont aggravées ces derniers mois, avec des incidents armés intervenant régulièrement à la frontière.
Le processus de paix est depuis au point mort, malgré les efforts de médiation de la Russie – un pays à l’influence historique dans cette région –, des Européens et des États-Unis.
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