Le 6 juillet, la police ukrainienne a posé des scellés sur plusieurs bâtiments de la Laure de Kiev-Petchersk, centre de l'Eglise orthodoxe en Ukraine, et empêché les fidèles de pénétrer dans certaines églises.
La police boucle les bâtiments de la Laure des Grottes de Kiev ce 6 juillet
Ce 6 juillet à Kiev, la police ukrainienne, lors de la fête de l’icône de la Vierge de Vladimir, la police ukrainienne a posé des scellés sur plusieurs bâtiments de la Laure des Grottes de Kiev (ou de Kiev-Petchersk), a rapporté l’Union orthodoxes des journalistes.
«Une commission du ministère ukrainien de la Culture est arrivée sur place pour mettre des scellées sur les bâtiments confisqués [au patriarcat de Moscou]. La police a fait usage de la force contre les paroissiens. Des scellés ont été posés sur les portes du bâtiment 69, où se trouvent les ateliers du monastère et un magasin de mobilier liturgique», peut-on encore lire sur la chaîne Telegram de l’Union orthodoxe des journalistes.
Une cible privilégiée des autorités ukrainiennes
L’Eglise orthodoxe ukrainienne (du patriarcat de Moscou) est l’une des principales églises orthodoxes en Ukraine avec, notamment, l’Eglise orthodoxe autocéphale d’Ukraine. La Laure de Kiev-Petchersk, le plus connu et le plus ancien monastère du pays, est l’objet de pressions constantes de Kiev depuis 2014, qui se sont accrues à partir de février 2022.
En avril dernier, son responsable, le métropolite Pavlo, avait été placé 60 jours en résidence surveillée pour avoir, selon Kiev, «justifié l’agression armée de la Fédération de Russie contre l’Ukraine et glorifié ses participants». Ce dont il s’est défendu.
Le 27 juin dernier, Sergueï Narychkine, le chef du service des renseignements extérieurs russes (SVR, ex-KGB), avait accusé dans un communiqué Kiev d’avoir conclu un accord avec l’Unesco pour transférer le trésor de la Laure de Kiev-Petchersk, y compris ses reliques sacrées, à des musées d’Italie, du Vatican, de France et d’Allemagne, «sous prétexte de les protéger des tirs de missiles russes», s’était-il de surcroît offusqué.
Le 10 mars dernier, la direction ukrainienne du patrimoine avait laissé jusqu’au 29 mars aux moines pour quitter les lieux. Dix jours plus tard, les fidèles n’ont plus eu accès aux grottes du Laure ainsi qu’à certaines églises situées sur l’emprise du monastère. Les moines ont fait savoir qu’ils ne cèderaient pas aux exigences du pouvoir et n’avaient pas l’intention de quitter le foyer majeur de l’orthodoxie en Ukraine.
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