La diplomatie russe a dénoncé une décision «provocatrice» de Varsovie, après le refus polonais d'autoriser l'entrée sur son territoire au ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, en amont d'une réunion des chefs de la diplomatie de l'OSCE.
«La décision de la Pologne […] est sans précédent et provocatrice. […] Pendant toute l’année, au lieu de rendre l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe [OSCE] plus forte, Varsovie a détruit avec ravissement ses fondations, a tout fait pour éroder la culture du consensus qui est fondamentale à l’Organisation et a incité de dangereuses tendances centrifuges», a déclaré ce 19 novembre la diplomatie russe dans un communiqué qui dénonce la violation des règles de procédure de l’OSCE, la Pologne refusant l’entrée sur son territoire à Sergueï Lavrov, représentant de la Russie à l’OSCE.
Non seulement Varsovie s’est discréditée, mais elle a également causé un préjudice irréparable à la crédibilité de toute l’Organisation
«Ainsi, [la Pologne] a démontré une incapacité totale à occuper un poste aussi responsable. Non seulement Varsovie s’est discréditée, mais elle a également causé un préjudice irréparable à la crédibilité de toute l’Organisation dans son ensemble», peut-on également lire dans le communiqué russe, selon lequel l’OSCE est en partie devenue «une plateforme pour des spectacles de politicards et des exercices antirusses».
Varsovie transforme l’OSCE en«bouffonnerie», selon la diplomatie russe
«Ils ont déjà presque transformé les principales institutions de l’OSCE en bouffonnerie, apparemment sans se demander une seconde s’ils seront capables de les remettre au travail normal», a encore déploré le ministère russe des Affaires étrangères qui a dénoncé «l’apogée de “l’antiprésidence” de la Pologne dans l’Organisation».
«Nous sommes convaincus que tous les responsables politiques pondérés partagent la position de la partie russe sur l’inadmissibilité de telles actions et qu’ils donneront une évaluation de principe», a par ailleurs écrit la diplomatie russe.
Cette déclaration survient au lendemain du refus polonais d’accueillir le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, à l’occasion d’une réunion ministérielle de l’OSCE prévue début décembre à Lodz, ville du centre de la Pologne. «Nous attendons de la Fédération de Russie qu’elle choisisse les membres de sa délégation conformément à la réglementation en vigueur», a en effet déclaré auprès de l’AFP une source au sein de cette présidence annuelle tournante, actuellement assurée par Varsovie.
Sergueï Lavrov, visé par les sanctions de l’UE
Se basant sur les sanctions que l’Union européenne a mises en place depuis l’offensive russe en Ukraine, Varsovie estime en effet que la délégation russe ne devrait «pas inclure les personnes sanctionnées», parmi lesquelles figure Sergueï Lavrov.
La réunion des 57 ministres des Affaires étrangères de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe aura lieu les 1er et le 2 décembre. Moscou a fait savoir que la délégation russe y serait menée par son ambassadeur permanent auprès de l’OSCE, Alexandre Loukachevitch.
Depuis sa création en 1975 au cœur de la guerre froide pour favoriser le dialogue Est-Ouest, l’OSCE siège à Vienne, en Autriche.
La rencontre ministérielle annuelle de l’OSCE, à laquelle quel Sergueï Lavrov participe d’ordinaire, est l’organe central de cette organisation internationale, responsable de ses décisions. Elle est l’occasion pour les ministres des Affaires étrangères d’examiner le travail de l’OSCE dans tous ses domaines d’activité.
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