A la veille du sommet des BRICS, qui se tiendra à Johannesburg du 22 au 24 août, le chef de la diplomatie russe a exposé dans une tribune les enjeux et ambitions de cet événement. Leur objectif commun : l'avènement d'un ordre mondial plus «juste».
«Un ordre multipolaire plus juste est en train de se faire jour sous nos yeux», affirme ce 21 août Sergueï Lavrov dans une tribune pour le magazine sud-africain Ubuntu.
«La possibilité de domination d’un pays ou même d’un petit groupe d’Etats disparaît», estime le chef de la diplomatie russe, qui évoque l’émergence à travers le globe de «nouveaux centres de croissance économique et de décision politique importants» qui privilégient «leur souveraineté nationale».
Aux yeux de Sergueï Lavrov, le «modèle de développement fondé sur l’exploitation des ressources de la majorité de la population mondiale au seul bénéfice du “milliard doré”» est condamné car ne il ne reflète pas les «attentes de l’humanité toute entière».
Le monde las «du chantage des élites occidentales»
La Russie poursuit son travail de «démocratisation de la vie internationale et d’élaboration d’une architecture de relations interétatiques basée sur une sécurité partagée par tous, sur la diversité des cultures et des civilisations et assurant le développement de tous», assure le ministre.
Fustigeant «les tentatives de l'”Occident collectif” d’étouffer dans l’œuf cette tendance pour conserver son hégémonie», Sergueï Lavrov estime que celles-ci ne font «qu’aboutir au résultat inverse». «La communauté internationale est lasse du chantage et des pressions des élites occidentales, de leurs manières racistes et coloniales», assène-t-il.
Les BRICS en passe de doubler le G7 ?
Dans ce nouvel ordre multipolaire, les BRICS sont appelés à jouer un rôle décisif «en dépassant les lignes traditionnelles de partage Est-Ouest et Nord-Sud», estime le diplomate russe.
Celui-ci met en avant des «facteurs objectifs», tels que le poids de ces pays qui représentent «40% de la population mondiale, un quart des terres émergées et 31,5% du PIB mondial, selon les prévisions pour 2023» contre, toujours selon lui, «30% pour les pays du G7».
A cet égard, «la Russie continuera à soutenir ses amis africains dans leurs efforts pour résoudre les problèmes contemporains», assure le chef de la diplomatie russe, notamment «dans le cadre de la réforme de l’ONU, qui doit prendre en compte les intérêts des pays en développement, dont l’Afrique
La Nouvelle banque de développement à l’honneur
«Les BRICS ont lancé un processus d’élargissement», indique le ministre, suite aux attentes «de leurs nombreux partisans de par le monde». En outre, Sergueï Lavrov énumère les nombreux mécanismes créés afin de faciliter la coopération des membres de l’organisation dans les domaines de «la sécurité alimentaire et énergétique», de «la régulation des conflits» ou encore de «la lutte contre le réchauffement climatique».
Aux yeux du ministre, «la priorité absolue» demeure le «renforcement du potentiel de la Nouvelle banque de développement», comprenant notamment «l’amélioration des mécanismes de paiement et l’augmentation du rôle des monnaies de réserve nationale». Il précise que ces questions seront «au centre de l’attention du sommet de Johannesburg».
Le sommet des BRICS s’ouvrira le 22 août dans la capitale économique de l’Afrique du Sud, sous la présidence de Cyril Ramaphosa. Vladimir Poutine participant par visioconférence, la délégation russe sera emmenée par Sergueï Lavrov. Une vive polémique a fait rage en Afrique du Sud autour de l’arrestation ou non du président russe, cible d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), dont Pretoria est membre.
A la veille du sommet des BRICS, Ramaphosa revendique le «non-alignement» de l’Afrique du Sud