Le chef de la diplomatie russe a mis en garde contre «la montée dangereuse» de la tension internationale. Sergueï Lavrov déplore notamment que la Russie puisse être exclue d'une nouvelle structure de sécurité à l'initiative d'Emmanuel Macron.
Ce 7 octobre, à l’occasion de la quatrième réunion de la Commission du conseil général du parti présidentiel Russie unie – qui portait sur la coopération internationale et le soutien aux compatriotes à l’étranger – le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a dénoncé les récentes tractations européennes en vue de la mise en place d’une structure de sécurité internationale excluant la Russie.
Ils marchent sous la houlette de Kiev en encourageant les fantasmes fous de ceux qui y sont encore au pouvoir
«Hier, un sommet de ce que l’on appelle la Communauté politique européenne a eu lieu à l’initiative du président Macron, à la suite duquel le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a fièrement annoncé le début du processus visant à construire une nouvelle structure de sécurité sans la Russie», a en effet déploré le haut diplomate russe, accusant les promoteurs de cette organisation de «marcher sous la houlette de Kiev en encourageant les fantasmes fous de ceux qui y sont encore au pouvoir». «Ainsi, les Etats-Unis et leurs alliés assument une énorme responsabilité dans la montée dangereuse de la tension internationale en fournissant des armes à Zelensky malgré ses ambitions nucléaires ouvertement déclarées», a ajouté le chef de la diplomatie russe.
Lavrov sur la déclaration de Zelensky
Le 6 octobre à Prague, lors du premier sommet de la Communauté politique européenne, rassemblant 44 pays dont les 27 Etats-membres de l’UE et d’autres pays européens (parmi lesquels l’Arménie, l’Azerbaïdjan, l’Islande, la Serbie ou encore la Suisse), Emmanuel Macron a considéré que cette nouvelle structure envoyait un message «d’unité» au moment où le continent était secoué par le conflit en Ukraine. «C’est d’abord un message d‘unité de notre Europe», a assuré le chef d’Etat français, insistant sur la nécessaire «solidarité européenne» face à la crise énergétique.
Lavrov dénonce les «menaces» du «régime de Kiev»
Commentant ce 7 octobre également l’appel de Volodymyr Zelensky auprès de l’OTAN à mener des «frappes préventives» contre la Russie, Sergueï Lavrov a estimé qu’il s’agissait d’une volonté de longue date du président ukrainien, et que c’était précisément un élément qui avait justifié l’intervention militaire russe en Ukraine.
«Ce personnage a de fait présenté au monde entier de nouvelles preuves de menaces que représente le régime de Kiev, que le lancement de l’opération militaire spéciale devait justement neutraliser», a affirmé le ministre russe avant de qualifier de «ridicules» les explications de certains hauts responsables ukrainiens selon lesquelles Volodymyr Zelensky voulait dire autre chose. «On se souvient tous qu’en janvier, il avait fait part du désir de l’Ukraine de posséder l’arme nucléaire, cela fait donc bien longtemps qu’il y pense», a encore insisté le ministre.
Lavrov sur l’OTAN et l’Europe
Ainsi que l’a rapporté l’agence RIA Novosti, le chef de la diplomatie russe a par ailleurs fait savoir que son pays était intéressé à renforcer sa coopération énergétique, y compris nucléaire, avec la Chine.
L’intervention de Sergueï Lavrov a lieu au lendemain des propos tenus par le président ukrainien Volodymyr Zelensky en réaction desquels le Kremlin a dénoncé un «appel à déclencher une guerre mondiale». Depuis, Kiev temporise.
Si les intentions présumées de la Russie en ce qui concerne le recours à son arsenal nucléaire ont bénéficié ces derniers mois d’une attention accrue au sein du paysage médiatique occidental, Moscou, à plusieurs reprises, a fait valoir sa doctrine défensive en la matière.
Pour Medvedev, l’offensive russe en Ukraine visait à éviter une «troisième guerre mondiale»