Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré à son homologue turc, Hakan Fidan, que la «poursuite des livraisons d'armes à Kiev était destructrice», et évoqué la libération des commandants du bataillon Azov.
«L’attention d’Ankara a été attirée sur le caractère destructeur de la poursuite des livraisons d’armes au régime de Kiev», a déclaré dans un communiqué le ministère russe des affaires étrangères le 9 juillet, rapportant un appel téléphonique entre Sergueï Lavrov et son homologue turc Hakan Fidan, à l’initiative d’Ankara. «Il a été souligné que de telles mesures ne pouvaient avoir que des conséquences négatives», ajoute le communiqué.
La Turquie avait, peu de temps avant le début du conflit, fourni des drones Bayraktar à l’Ukraine. Après février 2022, Ankara aurait fourni de nouveaux drones, des munitions et des blindés transports de troupes BMC Kirpi, selon le média Oryx.
Le retour des commandants d’Azov a fâché Moscou
Le retour des commandants du bataillon nationaliste ukrainien Azov, libérés le 8 juillet par la Turquie en dépit d’un accord avec Moscou, a aussi été évoqué lors de cet entretien.
«Les ministres ont réitéré la nécessité de préserver et de renforcer la confiance des relations entre Moscou et Ankara sur la base des accords de principe entre les présidents Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan», a indiqué de manière pour le moins diplomatique le ministère russe des affaires étrangères.
Le président ukrainien Zelensky a annoncé le 8 juillet sur Twitter le retour en Ukraine de plusieurs combattants du bataillon extrémiste Azov, dont le commandant Denys Prokopenko et plusieurs de ses lieutenants. Capturés à Marioupol en mai 2022, ils avaient été échangés en septembre 2022 contre des prisonniers, dont l’opposant ukrainien proche de Vladimir Poutine Viktor Medvedtchouk. Ces nationalistes d’Azov, mouvement interdit et classé terroriste en Russie, devaient rester en Turquie jusqu’à la fin du conflit. Dans le même temps, personne n’avait informé la Russie du transfert de militants, a précisé le 8 juillet le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.
Négociations à venir sur l’accord céréalier en mer Noire
Les «perspectives d’une coopération plus poussée sur les questions de la garantie de la sécurité alimentaire mondiale» a par ailleurs été évoquée selon Moscou, qui a souligné l’«incapacité des États occidentaux à prendre les mesures nécessaires à la mise en œuvre de l'”initiative globale” du secrétaire général des Nations unies ».
Le Président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé ce 8 juillet, lors d’une conférence de presse commune avec Volodymyr Zelensky, la visite «le mois prochain» en Turquie du président russe Vladimir Poutine. L’avenir de l’accord d’exportation des céréales ukrainiennes à travers la mer Noire, conclu en juillet 2022 avec le parrainage des Nations unies et de la Turquie, expire le 17 juillet et la Russie a déclaré ne voir aucune raison de le prolonger, les clauses relatives aux exportations russes n’étant pas appliquées. «Nous espérons que l’accord sera prolongé», a déclaré Erdogan, qui compte évoquer le sujet avec Poutine.
Erdogan libère des combattants d’Azov, Moscou dénonce une violation de l’accord