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Le député macroniste El Guerrab condamné à un an de prison ferme et deux ans d’inéligibilité

Le député M'jid El Guerrab (Agir ensemble) a été condamné ce 12 mai à trois ans de prison dont un ferme et à deux ans d'inéligibilité pour l'agression à coups de casque de l'ancien responsable socialiste Boris Faure en 2017. Il va faire appel.

Près de cinq ans après l’agression à coup de casque de l’ex-responsable socialiste, Boris Faure, le député M’jid El Guerrab a été condamné ce 12 mai à trois ans de prison dont un an ferme et deux ans d’inéligibilité ; une décision dont il va faire appel, selon son avocat.

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La peine d’un an de prison ferme sera aménagée en détention à domicile avec un bracelet électronique, a précisé le tribunal judiciaire de Paris. La procureure avait réclamé trois ans d’emprisonnement dont un an ferme «aménagé» et trois ans d’inéligibilité contre M’jid El Guerrab.

Le tribunal a par ailleurs demandé une expertise médicale auprès d’un neurologue pour évaluer les séquelles subies par Boris Faure à la suite de son traumatisme crânien. Le député de 39 ans devra payer 2 520 euros pour cette expertise et consigner une provision de 15 000 euros pour les dommages et intérêts, dont le montant définitif sera fixé ultérieurement.

Ce jugement n’étant pas assorti d’une exécution immédiate, il sera suspendu le temps que l’affaire soit examinée en appel. M’jid El Guerrab «va interjeter appel de cette décision, parce qu’il estime que […] l’inéligibilité qui lui a été infligée n’est pas justifiée, puisque ce sont des faits qui sont intervenus dans un cadre privé, qui n’ont pas grand-chose à voir avec son mandat politique», a fait savoir auprès de l’AFP son avocat Antoine Vey.

Traumatisme crânien et hémorragie cérébrale pour Faure

«Les faits ont eu lieu dans un contexte politique», a au contraire jugé Patrick Klugman, avocat de Boris Faure, disant sa «satisfaction» de la décision rendue et que fait que «les tentatives répétées et désespérées de M. El Guerrab d’être jugé après l’échéance des législatives [aient] échoué». Il a ajouté que son client serait «attentif» à une éventuelle investiture d’un parti à «cet homme qui donne le sentiment de naviguer au-dessus des lois».

Ancien membre de La République en marche (LREM), M’jid El Guerrab avait rejoint en 2020 un groupe appartenant à la jambe droite de la majorité présidentielle : Agir ensemble. Le 30 août 2017, une altercation avait éclaté entre le nouveau député LREM des Français de l’étranger et celui qui était alors premier secrétaire PS de la Fédération des Français de l’étranger, devant un café du Ve arrondissement de Paris. Un différend opposait les deux hommes depuis que M’jid El Guerrab avait choisi de quitter le PS pour briguer l’investiture du parti d’Emmanuel Macron aux législatives de 2017.

Atteint d’un traumatisme crânien et d’une hémorragie cérébrale, Boris Faure avait été opéré en urgence et avait passé trois jours en réanimation, avant d’être hospitalisé à nouveau quelques jours plus tard. Son pronostic vital avait été un temps engagé. Lors de l’audience, le 7 avril, le député avait expliqué être «sorti de [ses] gonds [de manière] incompréhensible», tout en réaffirmant avoir réagi à un geste agressif de Boris Faure.

La justice a sanctionné sans trembler la violence en politique

Celui-ci avait déploré le 10 mai auprès du Figaro que durant ces cinq années, son agresseur soit resté au sein de l’Assemblée nationale, bénéficiant «d’une complaisance avérée de certains membres haut placés de la majorité». Sur Twitter, Boris Faure a montré sa satisfaction après la condamnation de M’jid El Guerrab : «La justice a sanctionné sans trembler la violence en politique. Les citoyens aux législatives doivent maintenant sanctionner les indignes. Partout et sans délai.»

Selon plusieurs sources, M’jid El Guerrab souhaitait en effet postuler pour sa réélection lors des législatives, dans la neuvième circonscription des Français de l’étranger, avec l’investiture de la majorité présidentielle.




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