A la veille d'une visite de deux jours dans l'île et après deux semaines de tension autour de l'agression d'Yvan Colonna, le ministre de l'Intérieur a affirmé que le gouvernement n'était pas fermé à discuter avec les élus de l'autonomie de l'Ile.
Dans un entretien au quotidien Corse-Matin, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a affirmé que le gouvernement est «prêt à aller jusqu’à l’autonomie» de la Corse. Cette déclaration survient à la veille d’une visite de deux jours sur l’île secoué par deux semaines de tensions après l’agression d’Yvan Colonna.
Le ministre a toutefois soumis une discussion entre les élus corses et le gouvernement sur cette question au retour au calme. «Il ne peut pas y avoir de dialogue sincère en démocratie sous la pression des bombes agricoles et la présence, ou l’omniprésence, des forces de l’ordre», a-t-il insisté.
Reconnaissant «une responsabilité de l’Etat» dans l’agression du militant nationaliste, le ministre de l’Intérieur s’est engagé à établir «la vérité» sur cette agression.
Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour l’assassinat du préfet Claude Erignac en 1998, Yvan Colonna a été très violemment agressé le 2 mars par un co-détenu à la maison centrale d’Arles (Bouches-du- Rhône). Il se trouve toujours entre la vie et la mort dans un hôpital marseillais.
Le 6 mars, à l’issue de la garde à vue de son agresseur, le procureur national antiterroriste Jean-François Ricard avait annoncé qu’une information judiciaire pour «tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste» et «association de malfaiteurs terroriste» allait être ouverte.
L’auteur de l’agression aurait agi contre «ce qu’il considérait comme des blasphèmes» proférées ces derniers mois par Yvan Colonna. La famille de l’indépendantiste corse a annoncé se porter partie civile et réclame que «l’enquête mette en lumière les multiples dysfonctionnements administratifs».
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