Dans le sillage des élections législatives d'octobre prochain, le Premier ministre polonais souhaite organiser un référendum sur la politique migratoire de l'Union européenne. Varsovie est farouchement opposé aux directives de Bruxelles.
Dans une vidéo publiée le 13 août, le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a annoncé qu’il organiserait un référendum sur l’immigration au sein de l’Union européenne en octobre prochain, au même moment que les élections législatives.
Dans son message publié sur les réseaux sociaux, le chef du parti Droit et Justice (PiS) donne des détails sur la question qui sera posée aux électeurs : «Soutenez-vous l’admission de milliers d’immigrants illégaux du Moyen-Orient et d’Afrique dans le cadre du mécanisme de relocalisation forcée imposé par la bureaucratie européenne ?»
Varsovie s’était servi de la mort de Nahel
Cette campagne du Premier ministre polonais intervient quelques mois après un accord trouvé par les ministres de l’Intérieur de l’Union européenne pour répartir équitablement les migrants entre ses membres. Cette annonce avait provoqué l’ire de Budapest et de Varsovie. En effet, l’UE prévoit une amende de 20 000 euros pour chaque individu refoulé du territoire dans lequel il se trouve.
✅ Dla nas zawsze decydujący jest głos zwykłych Polaków. Trzecie pytanie będzie brzmiało 👇#PolacyDecydująpic.twitter.com/AUN9K7hlg4
— Prawo i Sprawiedliwość (@pisorgpl) August 13, 2023
«Ce n’est pas un pacte migratoire, c’est un diktat qui vise à changer la culture européenne», avait alors réagi Mateusz Morawiecki.
Selon des informations rapportées par The Guardian, la campagne du PiS met l’accent sur les questions sécuritaires et migratoires pour conserver le pouvoir. Dans sa vidéo, le Premier ministre polonais questionne également l’opinion de son pays, «Voulez-vous que cela se produise également en Pologne ? Voulez-vous cesser d’être les maîtres de votre propre pays ?», en partageant des images d’émeutes urbaines avec des voitures incendiées.
En juin dernier, lors des violences en France suite à la mort de Nahel, il avait également publié une vidéo sur les réseaux sociaux en décriant le modèle migratoire européen. «Nous ne voulons pas de scènes comme celle-ci dans aucune ville d’Europe», avait-il déclaré.
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