Le Hamas a tiré des dizaines de roquettes sur Israël depuis le territoire libanais ce 29 avril. L'armée israélienne a annoncé en avoir intercepté la plupart. Le mouvement islamiste est présent au Liban depuis 1992 et dispose d'une branche sur place.
Le Hamas n’est pas uniquement présent dans la bande de Gaza. Outre l’enclave gazaouie et la Cisjordanie, le mouvement islamiste palestinien dispose de combattants au Liban. Le 29 avril, ils ont d’ailleurs lancé une salve de roquettes sur Israël depuis le territoire libanais.
Selon le site du Hezbollah Al-Manar, «les brigades Al-Qassem [branche armée du Hamas] ont bombardé depuis le sud du Liban le quartier général de la 769e brigade de l’Est» avec «un barrage de missiles concentré». Une information également confirmée par le média arabe El-Hora. Citant son correspondant, le site arabe affirme que le Hamas a tiré plus de 30 roquettes sur des installations militaires israéliennes.
L’armée israélienne a de son côté déclaré avoir identifié une vingtaine de tirs depuis le Liban, ajoutant avoir intercepté la plupart des roquettes et précisant que l’attaque n’avait fait aucun blessé ni dégât, rapporte la chaîne israélienne I24.
Le Hamas présent au Liban depuis 1992
Ce n’est pas la première fois que le Hamas se sert du territoire libanais pour mener des attaques contre Israël. Son arrivée au pays du Cèdre remonte à 1992 lors de l’expulsion de centaines de Palestiniens du Hamas et du Djihad Islamique vers le camp de Marj el-Zohour au sud-Liban. D’ailleurs, le futur leader de la branche politique du mouvement islamiste Ismaël Haniyeh était parmi les expulsés. Les premiers contacts avec le Hezbollah datent de cette époque.
Le parti dispose d’un bureau dans la capitale libanaise. Ses responsables ont d’ailleurs été la cible d’une frappe israélienne : le numéro 2 Saleh el-Arouri y est mort le 2 janvier dernier. Son représentant actuel est Ahmad Abdel Hadi.
Dès le début des affrontements à Gaza, les brigades Izz al-Din al-Qassam, branche armée du Hamas, ont lancé plusieurs salves de roquettes sur Israël depuis le sud du Liban, en coordination avec la milice chiite. De surcroît, les cadres du mouvement islamiste gazaoui viennent régulièrement dans la capitale libanaise pour renforcer le partenariat de «l’axe de la résistance» piloté par Téhéran pour lutter contre les intérêts israéliens et américains dans la région. En mars dernier, le dirigeant du Hamas Khalil Al-Hayya avait rendu visite à Hassan Nasrallah.
En décembre, le parti islamiste avait même lancé un appel aux Palestiniens présents au Liban pour rejoindre l’unité baptisée «les jeunes du Déluge d’al-Aqsa» pour participer à la «libération de Jérusalem et de la mosquée Al-Aqsa». Un communiqué qui avait provoqué un tollé au pays du Cèdre.
Sur son sol, le Liban compte environ 210 000 Palestiniens répartis dans 12 camps de réfugiés.
Le Hamas appelle les Palestiniens du Liban à rejoindre les «avant-gardes du Déluge d’Al-Aqsa»