Le Hezbollah a ciblé le site de Méron où se situe le centre d'écoute et de renseignement dans le nord d'Israël. Tsahal a répliqué en frappant des infrastructures militaires du parti chiite. Pour tenter de désamorcer la crise, Stéphane Séjourné est à Beyrouth et Amos Hoschtein, l'émissaire américain, est en Israël.
Œil pour œil dent pour dent. Les affrontements ne diminuent pas entre les deux ennemis frontaliers. Le Hezbollah a lancé le 27 avril au soir une salve de roquettes sur le centre de renseignement de Tsahal dans le nord d’Israël, l’armée israélienne a répliqué en bombardant des infrastructures militaires du parti chiite.
Sur son site Al-Manar, l’organisation pro-iranienne a affirmé avoir ciblé «le quartier général du commandement et le positionnement des forces du 51e bataillon de la Brigade Golani», «la colonie de Méron» ansi que «le site d’Al-Samaqa dans les collines libanaises occupées de Kafr Shuba». Le média du Hezbollah recense également la mort de deux nouveaux combattants du Hezbollah, Farajallah Ali Hammoud et Rafi’ Fayez Hassan.
Un article de L’Orient Le Jour datant de janvier dernier précisait que le site de Méron est le seul centre de surveillance et de contrôle aérien dans le nord d’Israël.
Le Hezbollah menace d’un élargissement «proportionnel» du conflit
En réponse, l’armée israélienne a ciblé des infrastructures militaires du parti chiite. Dans un message publié le 28 avril sur la plateforme X (ex-Twitter), le porte-parole arabophone de Tsahal Avichay Adraee a indiqué des frappes aériennes dans la nuit contre «des bâtiments militaires et des infrastructures terroristes appartenant à l’organisation terroriste Hezbollah», notamment à Maroun al-Ras et Tayr Harfa.
Face aux affrontements quotidiens entre les deux ennemis, le secrétaire général adjoint du Hezbollah, Naïm Qassem a averti qu’une «extension de l’agression israélienne contre le Liban entraînera une riposte plus élargie». «Le Hezbollah a décidé de répondre à l’agression israélienne de manière proportionnelle : tout élargissement de l’agression entraînera un élargissement de la riposte du Hezbollah et de la résistance au Liban», a insisté le numéro deux du parti chiite, en évoquant la récente frappe sur Acre à plus de 15 kilomètres de la frontière. Citant la radio israélienne, Naïm Qassem a estimé que «200 000 israéliens se sont terrés dans des abris dans le nord, à cause de trois drones seulement. Imaginez quels seront les résultats si Israël franchissait la frontière davantage».
A l’heure ou les combats continuent, le chef de la diplomatie française se rend à Beyrouth ce 28 avril pour tenter de désamorcer la crise entre le Hezbollah et Israël. C’est la deuxième fois que Stéphane Séjourné se rend au Liban. Paris, appuyé par les Etats-Unis, avait milité pour un retrait des forces du parti chiite de la frontière à 10 kilomètres, en reprenant les termes de la résolution onusienne 1701 de 2006. Amos Hoschtein, l’émissaire américain, est lui en Israël et est attendu dans la capitale libanaise prochainement. Des initiatives diplomatiques qui n’ont pour l’heure guère donné de résultat, le Hezbollah jugeant Paris et Washington trop favorables à l’Etat hébreu.
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