Le Parlement du Kirghizstan a adopté ce 14 mars une loi semblable au modèle russe sur les «agents de l'étranger» qui renforce le contrôle du gouvernement sur les ONG. L’Occident fulmine.
Par le passé, le président kirghiz Sadyr Japarov avait déjà menacé de «prendre des mesures légales contre les ONG portant atteinte à l’État et à la sécurité politique». Le projet de loi visant à «favoriser la transparence des activités des ONG, dont celles financées par des États étrangers» a finalement été adopté ce 14 mars, indique le Parlement sur son site.
Le terme «ONG exerçant les fonctions de représentant étranger» a été introduit dans la législation, et doit permettre aux autorités d’exercer un contrôle accru sur des organisations recevant des financements étrangers.
Dans la foulée de l’adoption, la délégation de l’Union européenne et plusieurs ambassades au Kirghizstan –Allemagne, Canada, États-Unis, France, Royaume-Uni – ont dans un communiqué conjoint exprimé leur «inquiétude», appelant le président Japarov à «réviser la loi […] qui compromet la capacité des ONG à fonctionner librement».
Bras de fer médiatique
Ces dernières semaines, les médias du pays avaient critiqué les «tentatives d’ingérence des agents étrangers», une «guerre de l’information menée par des acteurs extérieurs pour renverser le gouvernement» et «l’influence informationnelle déstabilisatrice de l’Occident».
Le président du Kirghizstan avait déjà accusé ce 12 février les États-Unis d’«ingérence» après l’expression d’inquiétudes par Washington à propos de ce projet de loi sur les agents de l’étranger. Sadyr Japarov avait alors souligné qu’une loi analogue existait aux États-Unis.
Kirghizstan : le Président Japarov accuse les Etats-Unis d’«ingérence»