Dmitri Peskov a souligné que l'exigence du président américain de voir son homologue russe «quitter l'Ukraine» bloquerait toute négociation, tout comme la non-reconnaissance des territoires rattachés à la Russie par référendum.
Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a rejeté le 2 décembre les conditions évoquées la veille par le président américain Joe Biden pour mener d’éventuelles négociations avec son homologue russe Vladimir Poutine au sujet du conflit ukrainien.
Interrogé lors d’un point presse, le porte-parole a souligné que Joseph Biden avait posé un préalable en affirmant que «les négociations ne seraient possibles qu’après le retrait de Poutine de l’Ukraine». Une condition «bien évidemment» inacceptable pour le Kremlin, Dmitri Peskov rappelant que «l’opération militaire spéciale se poursuit» pour atteindre les objectifs fixés.
De surcroît, «les Etats-Unis ne reconnaissent toujours pas les nouveaux territoires au sein de la Fédération de Russie», a relevé Dmitri Peskov en référence au rattachement à Moscou par référendum, fin septembre, des Républiques populaires de Donetsk et Lougansk et des régions de Kherson et Zaporojié, jugé illégal et illégitime par les Occidentaux. Cette position de Washington «complique de manière significative la recherche d’un terrain [d’entente] pour une possible discussion», a observé le porte-parole.
Vladimir Poutine reste «ouvert aux négociations», assure Peskov
Pour autant, Dmitri Peskov a réaffirmé que Vladimir Poutine «a toujours été et reste ouvert aux négociations», rappelant les tentatives du président russe d’engager «des négociations sur la base de projets préparés avec les Etats-Unis, l’OTAN et l’OSCE» avant le déclenchement de l’offensive en Ukraine. «Cette initiative n’a pas eu de réponse», a-t-il déploré, estimant que «la meilleure façon d’assurer nos intérêts [passe] par le biais de moyens diplomatiques pacifiques».
Joseph Biden s’était dit «prêt» le 1er décembre à parler avec Vladimir Poutine si ce dernier «cherche un moyen de mettre fin à la guerre» en Ukraine, fixant comme première condition un retrait des troupes russes. «Si tel était le cas, alors en consultation avec mes amis français et l’OTAN, je serais heureux de m’asseoir avec Poutine pour voir ce qu’il a en tête. Il ne l’a pas encore fait», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse commune avec le président français Emmanuel Macron, en visite à Washington.
Le 1er décembre également, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait noté que Washington affirmait vouloir discuter des questions de stabilité avec Moscou, tout en expliquant dans le même temps que la Russie devait être battue en Ukraine et en «inondant» Kiev d’armes, ce qui selon lui empêche d’envisager, à ce stade, quelque négociation que ce soit.
Pour Lavrov, il est impossible de restaurer les relations avec l’Occident en matière de sécurité