L'ambassadeur saoudien non-résident pour les territoires palestiniens arrivera à Ramallah le 26 septembre pour présenter ses lettres de créance à Mahmoud Abbas. Une arrivée qui s'inscrit dans un contexte de rapprochement israélo-saoudien.
C’est une grande première. Nayef al-Sudaïri, l’actuel ambassadeur saoudien en Jordanie, récemment nommé ambassadeur non-résident pour les territoires palestiniens et consul général à Jérusalem, doit arriver le 26 septembre à Ramallah en Cisjordanie, a annoncé ce 25 septembre le ministère des Affaires étrangères palestinien. En dépit du récent rapprochement israélo-saoudien, le déplacement de ce diplomate semble indiquer que l’Arabie saoudite n’a pas totalement évacué la cause palestinienne.
Le diplomate saoudien doit remettre ses lettres de créance au chef de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. La diplomatie palestinienne s’est d’ailleurs félicitée, dans un communiqué, d’une «étape historique importante pour le renforcement et le développement des relations bilatérales entre les deux pays frères et l’ouverture de davantage d’horizons pour une coopération conjointe dans tous les domaines».
MBS et Netanyahou sur la même ligne ?
Les autorités palestiniennes apprécient «les positions fraternelles sincères du Royaume frère d’Arabie Saoudite», selon la même source. Cet ancien ambassadeur saoudien en Jordanie a été nommé ambassadeur non-résident pour les territoires palestiniens en août dernier.
Reste que ce déplacement s’inscrit dans un contexte particulier. Du côté de Riyad, si les autorités saoudiennes ont longtemps misé sur la feuille de route proposée au sommet de la Ligue arabe 2002 de Beyrouth par Abdallah ben Abdelaziz Al Saoud pour résoudre le conflit israélo-palestinien, depuis plusieurs mois, une inflexion de sa politique à l’égard de l’Etat hébreu est de plus en plus visible.
C’est même le prince héritier Mohammed ben Salmane (MBS) lui-même qui l’a dit lors d’une interview à la chaîne Fox News le 21 septembre. «Nous nous en approchons chaque jour», avait déclaré MBS en référence à la normalisation avec Israël. Toutefois, il avait précisé que la question palestinienne ne devait pas être minorée pour autant.
De son côté, le gouvernement de Benjamin Netanyahou se félicite de ce rapprochement. Nous sommes «à l’aube d’une avancée encore plus spectaculaire, d’une paix historique entre Israël et l’Arabie saoudite», a déclaré le Premier ministre israélien le 22 septembre à la tribune de l’ONU.
Normalisation avec Israël : «Nous nous en approchons chaque jour», estime MBS