Le Droit au logement a dénoncé l'interpellation «musclée» Jean-Baptiste Eyraud et son placement en garde à vue pour «rébellion» en marge d'une manifestation. Cette arrestation a soulevé l'indignation de personnalités politiques de gauche.
L’association Droit au logement (DAL) a dénoncé dans un tweet et un communiqué l’arrestation «musclée» de son porte parole le 12 avril en marge d’une manifestation de soutien aux familles «Oubliées du DALO» organisée à Paris.
«Alors qu’elles [les familles] rejoignaient la chaussée comme prévu dans la déclaration de manifestation déposée en Préfecture, les forces de l’ordre sont intervenues brutalement. Elles ont violemment plaqué au sol Jean-Baptiste Eyraud, tout en gazant les familles qui ont ensuite été nassées plus d’une heure», relate l’organisation. Une photo du militant plaqué au sol par des policiers a aussi été diffusée.
📢🛑 Interpellation musclée de Jean-Baptiste Eyraud, porte parole du DAL et répression violente contre les familles « Oubliées du DALO » ‼️https://t.co/hAJRaBay6Fpic.twitter.com/nGjRnXjguG
— Droit Au Logement (@federationdal) April 12, 2022
«Le porte parole du DAL a été emmené au commissariat d’Invalides où on lui a signifié sa garde à vue pour “rébellion”», explique encore le DAL. Plus tard dans la soirée, l’organisation a annoncé que son porte-parole avait été libéré.
📢Jean-Baptiste Eyraud vient d’être libéré.
Rassemblement de soutien aux familles “Oubliées du DALO” et contre la répression contre le DAL et les mal logé-e-s demain mercredi 13 avril à 18h, place de la Bastille ! Soyons nombreux-ses ! ✊— Droit Au Logement (@federationdal) April 12, 2022
La préfecture de police a expliqué de son côté à l’AFP que les manifestants avaient «envahi la chaussée du boulevard Saint-Germain», ce qui était «dangereux» au regard de la circulation sur ce grand axe de la capitale. Les forces de l’ordre ont alors tenté de repousser les manifestants, en vain, a-t-elle ajouté.
Emmanuelle Wargon propose un rendez-vous
Plusieurs personnalités, dont les anciennes ministres du logement Cécile Duflot et Emmanuelle Cosse ont apporté leur soutien à Jean-Baptiste Eyraud.
«Rien ne justifie une telle violence contre les militants du Droit au logement et Jean-Baptiste Eyraud, qui depuis 30 ans, sans violence, défend la cause des mal logés», a écrit Emmanuelle Cosse sur Twitter.
Rien ne justifie une telle violence contre les militants du Droit au logement et Jean-Baptiste Eyraud, qui depuis 30 ans, sans violence, défend la cause des mal logés. @federationdalhttps://t.co/NL4GnNIKpO
— Emmanuelle Cosse (@emmacosse) April 12, 2022
«Mais enfin ! C’est dingue cette histoire», a écrit pour sa part Cécile Duflot qui s’est dit «outrée de voir cela».
Mais enfin !!!!!!!!! C’est dingue cette histoire.
Jean-Baptiste est une institution. Un homme engagé et respecté de tous. De tous les ministres du logement notamment.
Je suis vraiment outrée de voir cela. https://t.co/MnXPhzDY7l
— Cécile Duflot (@CecileDuflot) April 12, 2022
Le lendemain, l’actuelle ministre du logement Emmanuelle Wargon a assuré sur Twitter qu’elle avait «des échanges réguliers» avec le DAL et qu’elle avait «pris contact avec [Jean-Baptiste Eyraud] ce matin» pour un rendez-vous.
Depuis que je suis ministre du Logement, j’ai des échanges réguliers avec le @federationdal. La dernière réunion entre mon équipe et Jean-Baptiste Eyraud date de la semaine dernière.
J’ai pris contact avec lui ce matin et je lui ai proposé un RDV pour poursuivre nos échanges.
— Emmanuelle Wargon (@EmmWargon) April 13, 2022
Le député de Seine-Saint-Denis Eric Coquerel, qui affirme être allé chercher le militant au «commissariat de Paris», s’est félicité qu’il ait été libéré «rapidement d’une [garde à vue] délirante».
👍 Heureux d’avoir été cherché Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole de @federationdal au commissariat de Paris, libéré du coup rapidement d’une GAV délirante : il a été arrêté et molesté pour avoir juste exercé le droit de se rassembler lors d’une manifestation autorisée 👀 pic.twitter.com/QHfaYktND4
— Eric Coquerel (@ericcoquerel) April 12, 2022
«Est ce vraiment comme cela qu’on combat l’extrême-droite ?», a déclaré pour sa part le député du Val d’Oise des Nouveaux démocrates Aurélien Taché.
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