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Le Premier ministre espagnol renvoie la balle au Maroc après l’assaut de migrants à Melilla

Interviewé par le quotidien El Paìs sur le drame survenu à Melilla le 25 juin, le Premier ministre espagnol a estimé qu'il incombait au gouvernement marocain de «répondre» à la question du «respect des droits de l'homme dans pareille situation».

La question de la violation des droits de l’homme dans la tragédie de Melilla, qui a coûté la vie à une trentaine de migrants le 24 juin, doit être posée à Rabat, a estimé le 3 juillet le Premier ministre espagnol dans un entretien au quotidien El Paìs.

Interrogé sur les images de la tragédie qu’il disait n’avoir pas vues lors de sa dernière intervention, le 29 juin, et notamment sur le «respect des droits de l’homme dans pareille situation», Pedro Sanchez a affirmé que «c’est le gouvernement du Maroc qui devrait répondre à cette question». «Nous devons, nous, parler de ce que l’on fait en Espagne», a poursuivi Pedro Sanchez.

Assaut de migrants à Melilla : le Premier ministre espagnol dénonce «les mafias» et leur «trafic»


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Il a toutefois immédiatement nuancé son propos, assurant «reconnaître l’effort que fait le Maroc, qui souffre d’une pression migratoire, pour défendre des frontières qui ne sont pas les siennes mais celles de l’Espagne», et évoquant la «solidarité» dont doivent faire preuve, selon lui, l’Espagne et l’Europe vis-à-vis du Maroc.

Le 24 juin, au moins 23 migrants africains ont péri lors de la tentative d’environ 2 000 personnes d’entrer par la force dans Melilla, selon les autorités marocaines, soit le plus lourd jamais enregistré aux frontières entre le Maroc et les deux enclaves. Des ONG recensent, elles, «au moins 37» morts.

Des images diffusées plusieurs heures après ont mis au jour des actes de brutalité, avec des corps jonchant le sol, des policiers marocains assénant des coups et les forces de l’ordre espagnoles tirant des gaz lacrymogènes sur des hommes accrochés à des grillages, selon l’ONG Human Rights Watch (HRW).

Melilla est, avec la ville de Ceuta, une des deux enclaves espagnoles situées sur la côte nord du Maroc, les seules frontières terrestres de l’Union européenne avec le continent africain.

Pour le Premier ministre, Melilla est «le dernier épisode d’une tragédie qui a commencé bien avant, à plusieurs kilomètres de là», parlant de nouveau d’une attaque violente, avec des hommes «armés», et d’un événement orchestré par les «mafias», un argument que le gouvernement espagnol ne cesse de brandir depuis cette affaire. Le bilan humain du drame n’est pas encore officiellement connu et pour le moment, les autorités évoquent une «trentaine» de décès, soit le plus lourd jamais enregistré aux frontières entre le Maroc et les deux enclaves. Ce bilan a provoqué l’indignation internationale, avec notamment des propos d’une sévérité rare de la part de l’ONU, ainsi que l’ouverture de deux enquêtes en Espagne et une mission d’information au Maroc.

Ce nouveau drame migratoire aux portes de l’UE survient après que Madrid et Rabat ont normalisé à la mi-mars leurs relations à la suite d’une brouille diplomatique de près d’un an à propos de la question du territoire disputé du Sahara occidental.




L’ONU et l’Union africaine demandent une enquête après le drame de Melilla


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