Le Qatar a annoncé ce 30 juin l'octroi d'une aide de 60 millions de dollars à l'armée libanaise, alors que le pays du cèdre est frappé d'une crise sans précédent. Cette aide succède à celle qui avait déjà été annoncée en juillet 2021.
Le Qatar a annoncé ce 30 juin l’octroi d’une aide de 60 millions de dollars à l’armée libanaise, dans le cadre de son soutien au pays dévasté par la pire crise économique de son histoire.
Le riche émirat du Golfe va accorder «un montant de 60 millions de dollars en soutien à l’armée libanaise», a ainsi annoncé le ministère qatari des Affaires étrangères dans un communiqué, alors que le chef de la diplomatie de l’émirat, le cheikh Mohammad ben Abdel Rahman Al-Thani, se trouve à Beyrouth pour participer à une réunion de la Ligue arabe.
«Nous espérons que ce soutien montrera notre engagement envers le peuple et les institutions étatiques du Liban», a déclaré à l’AFP le conseiller du ministre, Majid Al-Ansari. «Nous voulons qu’il montre au peuple libanais que le monde arabe ne l’a pas oublié», a-t-il poursuivi. «En tant que nation amie, le Qatar montre la voie pour soutenir le Liban», a-t-il encore ajouté.
Une source militaire libanaise a indiqué à l’AFP que c’est la première fois qu’un pays étranger octroie une aide financière à l’armée libanaise pour l’aider à payer les salaires de ses soldats, laminés par la dépréciation de la monnaie nationale qui a perdu plus de 90% de sa valeur depuis le début de la crise en 2019. Le salaire moyen d’un soldat représente aujourd’hui moins de 100 dollars, contre 800 dollars il y a trois ans. En juillet, le Qatar avait annoncé une aide en nature de 70 tonnes de produits alimentaires à l’institution militaire, frappée de plein fouet par l’effondrement économique.
La crise économique que traverse le Liban, l’une des pires au monde depuis 1850 selon la Banque mondiale, a fait fondre le budget de l’Etat et des forces armées et a plongé la majorité de la population dans la pauvreté.
Les relations entre Beyrouth et les pays arabes du Golfe se sont tendues ces dernières années en raison de l’influence croissante du Hezbollah pro-iranien, poids lourd de la politique libanaise, accusé de soutenir les rebelles Houthis que la coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite combat au Yémen depuis 2014. En octobre 2021, les riches monarchies sunnites du Golfe, en tête desquelles l’Arabie saoudite, ont gelé toute aide financière au Liban et cessé toutes les importations en provenance du pays à la suite d’une grave crise diplomatique née des déclarations d’un ministre libanais critiquant l’intervention de la coalition au Yémen.
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