Le groupe pétrolier britannique annonce que son départ de Russie devrait se traduire par des pertes importantes concernant son bilan du premier trimestre. Son rival BP a dû se défaire d’actifs d’une valeur estimée de plus de 14 milliards de dollars.
Le géant pétrolier britannique Shell a prévenu ce 7 avril par communiqué que son retrait d’activités en Russie allait entraîner au total quatre à cinq milliards de dollars de dépréciations et charges dans ses résultats du premier trimestre, qui seront publiés le 5 mai.
Dans son communiqué le groupe précise qu’il n’a pas renouvelé ses contrats de plus long terme pour le pétrole russe mais qu’il est légalement obligé «de prendre livraison du brut acheté dans le cadre de contrats qui ont été signés avant le début des hostilités».
Shell avait annoncé fin février qu’il se défaisait de ses parts dans plusieurs projets avec le géant gazier russe Gazprom, soit des actifs évalués à trois milliards de dollars fin 2021 et qui avaient généré un bénéfice ajusté de 700 millions de dollars l’an dernier.
Shell avait aussi annoncé, début mars, vouloir se retirer «graduellement» du pétrole et du gaz russes pour «s’aligner avec les nouvelles directives du gouvernement [britannique]».
Le groupe, qui avait dû s’excuser pour avoir acheté une cargaison de pétrole russe à prix réduit, avait expliqué qu’il allait arrêter tous les achats au comptant sur le marché de pétrole brut russe et fermer ses stations service, ainsi que ses activités de carburants pour l’aviation et lubrifiants en Russie.
Le gouvernement britannique, moins dépendant des hydrocarbures russes que d’autres pays européens, avait de son côté annoncé la fin de ses importations de pétrole russe d’ici à la fin de l’année et veut aussi, à terme, cesser celles de gaz.
Londres a annoncé le 6 avril mettre un terme aux importations de charbon russe d’ici à la fin de l’année, ce que s’apprête à faire aussi l’Union européenne.
BP s’est séparé de ses 19,75% dans Rosneft
Shell avait publié début février des bénéfices fastes pour 2021, grâce à la reprise économique et à l’envolée des prix des hydrocarbures, avec un bénéfice net part du groupe de 20,1 milliards de dollars, aidé aussi par des cessions d’actifs.
Le groupe, désormais britannique après avoir déménagé son siège fiscal des Pays-Bas vers le Royaume-Uni, avait accusé en 2020 une perte historique de 21,7 milliards de dollars en pleine crise sanitaire.
Fin février, le rival britannique de Shell, BP, a annoncé son désengagement du géant russe Rosneft, dont il détenait 19,75% – soit une valeur de 14 milliards de dollars fin 2021 – qui se traduira là aussi par une charge dans les comptes du premier trimestre de l’entreprise.
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