Londres reconnaît avoir fourni des armes à Kiev capables d'atteindre le territoire russe, et estime que sa responsabilité ne serait pas engagée en cas de frappes. Moscou a répliqué qu'une «réponse proportionnée» serait déclenchée le cas échéant.
Dans un entretien accordé à Times radio et cité par le Guardian ce 26 avril, le secrétaire d’Etat aux Forces armées James Heappey a jugé «tout à fait légitime» que l’Ukraine s’attaque à des cibles en territoire russe afin de «perturber la logistique» de l’armée russe qui, autrement, «contribuerait directement à la mort et au carnage» sur le sol ukrainien.
Pour James Happey, il ne serait «pas nécessairement un problème» que des armes livrées par le Royaume-Uni à l’Ukraine soient utilisées pour frapper des cibles au-delà de ses frontières.
«Il y a beaucoup de pays dans le monde qui utilisent des équipements qu’ils ont importés d’autres pays. Lorsque ces [équipements] sont utilisés, nous avons tendance à ne pas blâmer [le pays] qui l’a fabriqué, mais à blâmer le pays qui l’a tiré», s’est-il également justifié.
Moscou promet une «réponse proportionnée»
Cette déclaration britannique a vivement fait réagir la Russie, dont le ministère de la Défense a tenu à souligner dans un communiqué que «l’incitation directe par Londres du régime de Kiev à commettre de telles actions, au cas où elles seraient entreprises, conduira immédiatement à une réponse proportionnée de notre part».
«Comme nous l’avons dit, les forces russes se trouvent en régime d’alerte 24 heures sur 24 et sont prêtes à effectuer des ripostes à l’aide d’armes de haute précision à longue portée contre les centres de prise de décisions à Kiev», a poursuivi la Défense russe dans son communiqué. Et de conclure en renvoyant Londres à sa formulation : «Les conseillers ressortissants de pays occidentaux qui se trouvent dans les centres de décision ukrainiens à Kiev “ne seront pas forcément un problème” lorsque la Russie décidera de représailles.»
La Russie a lancé le 24 février une opération militaire en Ukraine, dénoncée par Kiev et les Occidentaux notamment comme une guerre d’invasion. Selon le président russe Vladimir Poutine, cette opération vise à «démilitariser» et «dénazifier» l’Ukraine et à porter secours aux Républiques autoproclamées du Donbass (reconnues par Moscou), dont les populations seraient menacées de «génocide».
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